Afrique : Insécurité dans le Sahel africain : vigilance en Guinée-Conakry, minitre des AE (INTERVIEW)
le 02/02/2012 11:32:24
Afrique

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Xinhua
ADDIS-ABEBA, 30 janvier (Xinhua) -- Pays de l'Afrique de l'Ouest, la Guinée-Conakry, jusqu'ici épargnée de cette situation, observe l'insécurité dans le Sahel africain accentuée par la crise libyenne avec beaucoup de vigilance, a annoncé dans un entretien à Xinhua le ministre des Affaires étrangères et des Guinéens de l'étranger, Edouard Niankoye Lama.

Pour le ministre Lama, membre de la délégation guinéenne au 18e sommet de l'Union africaine (UA) aux côtés du président Alpha Condé, cette insécurité crée un risque de baisse de demande pour l'économie nationale, qui tire d'importantes devises du commerce avec ses voisins affectés par ce fléau.

Question : L'insécurité dans la région du Sahel africain affecte-t-elle le commerce entre la Guinée-Conakry et ses voisins?

Réponse : Oui, mais pas très directement. Mais indirectement on sent l'effet, puisque dans ces pays voisins qui sont aujourd'hui affectés par l'insécurité au Sahel, le commerce prend un coup et nous le ressontons, car la plupart de ces pays s'approvisionnent en Guinée. Autrement dit, si chez eux les marchandises ne se vendent pas bien, ça veut dire qu'il y aura moins de demande en Guinée.

Q : Comment justement est organisé ce commerce avec vos voisins?

R : Ce commerce n'est pas aussi facile, puisqu'il y a des problèmes de douane, de monnaie et beaucoup d'autres problèmes. Et aussi il y a des problèmes d'infrastructures. Donc, tout ça constitue quand même des freins. Et c'est pour cela que cette affaire de commerce intra-africain doit être abordée sous plusieurs angles. C'est-à-dire l'angle par exemple des infrastructures, l'angle aussi des douanes, parce que la douane régule le commerce mais ça peut aussi être un frein en ce sens que si les tarifs douaniers ne sont pas bien étudiés de façon consensuelle, c'est aussi un frein au développement du commerce.

Q : Quel est le niveau de vos Ă©changes intra-communautaires?

R : Il est vrai que ce n'est pas mon domaine, mais ce que je sais est qu'au jour d'aujourd'hui ce niveau est très faible. Je ne pense pas qu'on atteint les 10% dans ces échanges.

Q : En dehors des produits traditionnels que l'on connaît, ce commerce se diversifie-t-il?

R : La Guinée vend surtout des produits agricoles, des produits vivriers : le riz, l'huile de palme. Il y a ensuite le café, la banane que nous produisons quand même beaucoup. Sans oublier d'autres produits tels que l'ananas. Je ne suis pas spécialiste de la chose, mais pour les importations, je vois à Conakry des produits tels que les moutons, importés abondamment du Mali, les chèvres et aussi des tissus du Nigeria par exemple, du Togo, du Sénégal. En gros, il y a un commerce très florissant qui touche les femmes, spécialisées surtout dans le commerce des tissus.

Q : Quelles sont les mesures de sécurité qui sont prises par le gouvernment face à ces menaces qui sévissent dans la région?

R : Quant à nous, comme je le disais, puisqu'on n'est pas très directement impliqués, c'est un peu relatif, mais nous restons très vigilants. Nous suivons de très près ces menaces dans le désert, parce que si les pays qui constituent pour nous une espèce d'écran, comme le Mali, la Mauritanie qui n'est pas bien sûr directement voisine à la Guinée, venaient à basculer dans des situations difficiles, on ne peut pas dire qu'on restera tout à fait épargnés. Donc, nous nous organisons pour éviter d'être pris au dépourvu.

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