15022012 Xinhua LIBREVILLE, 14 février (Xinhua) -- Les Gabonais sont impatients de connaître le nouveau Premier ministre après la démission lundi soir de Paul Biyoghe et de son gouvernement en application de la Constitution du pays, a constaté un correspondant de Xinhua ce mardi à Libreville.
Le sujet occupe les conversations dans les quartiers et les administrations. Et la presse s'en mĂŞle.
"Qui Ă la primature?", c'est le titre qui barre la Une du quotidien "L'Union", l'une des principales publications du pays.
"Plusieurs cas de figure sont à envisager", analyse le journal qui considère que le chef de l'Etat, Ali Bongo Ondimba, peut user de ses pouvoirs pour reconduire le Premier ministre sortant.
"Cela répond à la logique selon laquelle le Premier ministre doit être originaire de la province de l'Estuaire (dont Libreville est la capitale), particulièrement de la communauté fang", ajoute le journal.
Paul Biyoghe Mba répond à ces critères hérités de la géopolitique initiée par l'ancien président Omar Bongo Ondimba (1967-2009). Il s'agit d'une politique de redistribution de postes en fonction de la province et des ethnies (le pays compte 56 ethnies).
Ce choix a pour succès le maintien de l'équilibre entre les provinces et les ethnies au sommet de l'Etat.
Si Ali Bongo Ondimba s'inscrit dans cette logique, à défaut de reconduire Paul Biyoghe Mba, il pourrait nommer Julien Nkoghe Bekalé, député et ministre sortant des transports, ou Adrien Nkoghe Essingone, député, tous deux originaires de l'Estuaire et d'ethnie fang (majoritaire dans le pays), selon l'analyse du quotidien.
Ali Bongo Ondimba peut décider de rompre avec cette pratique qui porte les germes d'un tribalisme sournois. Il pourrait alors nommer Emmanuel Nze Békalé, Raymond Ndong Sima ou le professeur Léon Nzouba, estime le journal.
Toutes ces personnalités sont membres du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Le PDG a remporté la majorité absolue à l'issue des élections législatives du 17 décembre dernier.
La démission du Premier ministre est intervenue au lendemain de la proclamation par la Cour constitutionnelle des résultats officiels des élections législatives du 17 décembre.
"Les fonctions du Gouvernement cessent à l'issue de la prestation de serment du président de la République, de la proclamation des résultats des élections législatives par la Cour Constitutionnelle et en cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit ou d'empêchement définitif du président de la République", précise l'article 34 (L.47/2010 du 12 janvier 2011) de la Constitution du Gabon.
"Dans tous les cas, le Gouvernement assure l'expédition des affaires courantes jusqu'à la formation d'un nouveau Gouvernement", ajoute la Constitution.
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