Tchad : inauguration d'une cimenterie construite par la Chine
le 18/02/2012 10:11:45
Tchad

18022012
Xinhua
N'DJAMENA, 16 février (Xinhua) -- La première cimenterie du Tchad, construite par l'entreprise chinoise CAMCE, a été inaugurée jeudi par le président Déby Itno dans la région du Mayo Kebbi ouest, frontalière avec le Cameroun.




"Le prix du sac est fixé à 4.200 francs à la sortie d'usine. Ce prix ne doit pas excéder 6.000 francs CFA sur le marché", a déclaré le chef de l'Etat tchadien à la presse, après avoir inauguré la cimenterie. Celle-ci a coûté 92 millions US dollars, un prêt contracté auprès d'Eximbank de Chine. Sa construction a duré 30 mois et a mobilisé 300 Chinois.

La cimenterie produira par jour 700 tonnes de ciment de type Portland 32,5 et 42,5. Cette capacité (200.000 tonnes par an) est en deçà des besoins de consommation du Tchad estimées à 700.000 tonnes.

L'usine est dotée d'un centre de contrôle moderne et d'une technique de chauffage la moins polluante possible. Selon Hu Yuan, le chef technique chinois, l'installation d'un filtre à manche et d'un électro-filtre facilite le recyclage de la poussière qu'on réinjecte dans le circuit des matières premières pour la neutraliser.

Pour contrôler la qualité du ciment tchadien, un laboratoire moderne jouxte l'usine. Il sert à analyser des échantillons prélevés au hasard pour vérifier leur conformité aux normes internationales.

La région où est implantée la cimenterie, compte trois carrières regorgeant de 7 millions de tonnes de calcaire. Elle abonde également en argile, latérite et sable, trois matières premières qui entrent dans la fabrication du ciment. Avec ces réserves, l'usine dont la durée de vie est estimée à 40 et 50 ans, ne pourra fonctionner que pendant une vingtaine d'années.

"Nous continuons de faire des recherches pour mettre en valeur d'autres gisements pour nous permettre d'aller au-delà de cette production et d'augmenter la quantité de notre production", affirme Kebba Wouado Evariste, directeur général adjoint de la SONACIM (société mise en place par l'Etat tchadien pour gérer la cimenterie).

Seul le gypse, utilisé à hauteur de 5% dans le procédé chimique du ciment, vient du Maroc. "Nous allons en importer 11.000 tonnes par an pour environ 400.000 US dollars", ajoute Kebba Wouado Evariste. Des indices de gypse viennent d'être mis à jour dans le Nord et l'Est du Tchad par des experts chinois.

La cimenterie sera gérée à 100% par la SONACIM. Elle emploie 300 Tchadiens et 100 Chinois de la CAMCE. "Entre la SONACIM et la CAMCE, il existe un contrat d'assistance technique d'un an. Pendant cette période, la partie chinoise va s'efforcer de transmettre la technologie au personnel de la SONACIM pour qu'il soit en mesure de faire tourner les machines sans assistance à la fin de ce contrat", précise Kebba Wouado Evariste.

"Si après évaluation, les résultats sont concluants, les Tchadiens prendront les choses en main. Dans le cas contraire, nous allons prolonger ce contrat de quelques mois", ajoute-t-il.

"Le succès de la cimenterie a besoin de l'apport concret de chacun de nous", souligne l'ambassadeur de Chine au Tchad, Yang Guangyu. Il rappelle que "le gouvernement chinois continuera à appliquer sa politique d'égalité et d'avantages réciproques, sa politique gagnant-gagnant, dans le développement de ses relations commerciales avec tous les pays du monde, en particulier avec les pays africains dont le Tchad".

Avant la cimenterie, la Chine a construit, l'année dernière, une raffinerie à une vingtaine de kilomètres au Nord de la capitale tchadienne. Elle intervient également dans de nombreuses infrastructures, notamment la construction en cours du siège de l'Assemblée nationale. "La Chine entend rester à côté du Tchad pour l'accompagner et le soutenir dans sa longue marche de la renaissance de sa Nation", conclut M. Yang Guangyu.

Format imprimable Envoyer cet article à un ami Créer un fichier PDF à partir de cet article
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.