19022012 Xinhua CONAKRY, 18 février (Xinhua) -- Les travaux de la Cour d'assises de Conakry ont débuté ce vendredi à la Cour d'Appel de Conakry où les juges auront à examiner 70 dossiers durant ces assises, qui pourraient "combler" les attentes des populations qui ont hâte d'être édifiées sur certaines affaires qui ont défrayé la chronique récemment dans la capitale.
Il s'agit notamment de l'attaque qui a visé la résidence du chef de l'Etat, le professeur Alpha Condé, le 19 juillet 2011. Il faut rappeler que la justice n'avait pas tardé à organiser la riposte face à cette tentative d'assassinat à laquelle le président guinéen avait échappé.
Des arrestations ont été ainsi opérées dans le cadre de l'information judiciaire ouverte au lendemain de cette fusillade, qui s'était soldée par la mort d'un garde civil du président de la République. En tout 58 présumés auteurs de l'attentat ont été interpellés par les enquêteurs. Des civils et des militaires, dont des officiers proches de l'ancien président de la transition, le général Sékouba Konaté.
Ces officiers qui ont été inculpés dans le cadre de cette affaire ont pour noms entre autres le général Nouhou Thiam, ex-chef d'état-major général des forces armées, le commandant Sidiki Camara dit "De Gaulle'', ancien aide de camp de Sékouba Konaté, le commandant Alpha Ousmane Boffa Diallo connu sous le sobriquet de AOB, considéré par les enquêteurs comme le "cerveau de l'opération''. Cet ancien aide de camp du général Lansana Conté s'en était tiré avec de graves blessures, qui lui ont valu d'être hospitalisé au camp Samory Touré de Conakry, garnison abritant le Bataillon du quartier général (BQG).
Au nombre de 38 au départ, la liste des suspects s'est allongée pour atteindre 58 personnes, d'après le parquet général, qui a retenu contre les présumés auteurs de l'attaque contre la résidence présidentielle les chefs d'accusation suivants: "association de malfaiteurs, attentat contre la sûreté de l'Etat, tentative d'assassinat du chef de l'Etat, détention illégale d'armes de guerre et de munitions, détention et consommation de drogue, destructions d'édifices et de biens mobiliers et complicité".
Le président Alpha Condé en personne avait révélé dans un entretien accordé à des médias sénégalais des noms de personnes "impliquées" selon lui dans cet attentat, ce sont Tibou Kamara, ancien secrétaire général de la présidence de la République sous la transition, Amadou Oury Bah, vice-président de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, principal parti d'opposition) et Amadou Oury Diallo dit "sadakadji", opérateur économique bien connu dans la capitale.
Ces trois personnes séjournaient à l'époque à Dakar et Alpha Condé dans son entretien avait dit avoir trouvé "suspect" l'attitude du Sénégal, qui abritait sur son sol ceux qu'il considérait comme des "ennemis" de son pays. La Gambie fut aussi indexée par le chef de l'Etat guinéen, lors de cette entrevue. Ces révélations avaient fait grand bruit.
Des réactions sur fond de passion avaient été enregistrées dans le camp de l'opposition guinéenne, qui a rejeté ces "accusations''. Tout en mettant en "doute" cette attaque que certains opposants ont osé qualifier de "montage" destiné à opérer une purge au sein des forces armées et à museler l'opposition".
Ainsi avec la Cour d'assises de Conakry qui a ouvert ses travaux ce vendredi, le président de la Cour d'Appel, Yaya Boiro, a profité de cette occasion pour annoncer que tout sera fait en parfaite harmonie avec les principes qui régissent l'indépendance de la justice, pour que le droit soit dit, sans aucune "interférence" de l'exécutif.
Bien des gens voient dans ces assises un test pour la justice guinéenne, qui entend ainsi à travers ce procès affirmer son "indépendance".
Le président Alpha Condé a promis au gré de ses sorties concernant l'attaque contre sa résidence, que l'opinion sera située sur ce qui s'est réellement passé dans la nuit du 19 juillet 2011, lorsqu'un commando lourdement armé a tenté de l'assassiner. Ces propos vise à rassurer ceux qui pourraient avoir des doutes sur le déroulement de ces assises, qui, selon la cour n'ont aucun ''caractère politique".
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