Des résultats partiels sont attendus fin janvier et les résultats définitifs le 14 février. Près de 4 millions de personnes se sont inscrites pour ce référendum d'autodétermination.
(allafrica) -- Le seuil de 60% de participation au référendum, indispensable pour que soit valide le résultat du référendum au Sud-Soudan, a été dépassé. Le scrutin doit déboucher sur l'indépendance de cette région. Les Sudistes votent en masse depuis dimanche dernier pour se prononcer sur leur avenir qui pourrait bien aller vers indépendance. Le scrutin doit se clôturer aujourd'hui. Des résultats partiels sont attendus fin janvier et les résultats définitifs le 14 février. Près de 4 millions de personnes se sont inscrites pour ce référendum d'autodétermination. La partition du pays semble inévitable à l'issue de ce référendum rendu possible par l'accord de paix conclu en 2005 qui a mis fin à plus de vingt ans de guerre civile entre le Nord et le Sud. Le conflit en question a fait deux millions de morts entre 1983 et 2005. L'autre conflit dans le conflit a fait parler de lui durant le vote. La région d'Abyei, située à la frontière du Nord et du Sud, a vu des affrontements meurtriers entre tribus rivales qui ont fait plusieurs dizaines de morts. L'option sécessionniste lors de ce scrutin est la plus probable. Le Parti du congrès national n'a même pas fait campagne au Sud-Soudan pour convaincre les Sudistes de choisir l'unité tellement la tendance est lourde. Les seules inconnues demeurent le taux de participation et le respect des normes démocratiques. Peuplé de plus de 8,5 millions d'habitants, le Sud du Soudan représente environ 20% de la population du pays, et la pauvreté y est endémique. La question du partage du pétrole entre le Nord et le Sud sera certainement l'une des questions phares de l'après-référendum. Une Constitution intérimaire organise actuellement un précaire partage du pouvoir entre les deux régions : le chef du gouvernement du Sud est aussi vice-président du Soudan. En avril 2010, Salva Kiir, successeur du fameux chef de guerre John Garang, est le premier président élu du Sud-Soudan. Même si le pouvoir à Khartoum accepte l'indépendance du Sud, des interrogations restent de mise. La frontière n'est pas encore totalement définie, notamment autour de la région contestée d'Abyei et la situation va en se compliquant. Un autre référendum difficile à mettre en place devait décider de son rattachement au Nord ou au Sud. Au-delà de leur opposition au Nord, les Soudanais du Sud devront inventer une identité nationale rendue complexe dans une région morcelée, divisée entre plusieurs milices et tribus. Le référendum au Sud-Soudan remet en cause l'intangibilité des frontières héritées de la décolonisation en Afrique et pourrait indubitablement créer un précédent pour d'autres régions tentées par la sécession.
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