28022012 Xinhua RAZZAVILLE, 27 février (Xinhua) -- Le directeur du bureau sous- régional pour l'Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), Emile Ahohe, a relevé lundi à Brazzaville, en République du Congo, un retard des pays de la sous-région de traduire la croissance observée en création d'emplois et en réduction de la pauvreté de façon significative.
M. Ahole a fait cette remarque à l'ouverture de la réunion des experts des Etats membres et des institutions sous-régionales de la CEA destinée à passer en revue une étude préparée par le bureau régional pour l'Afrique centrale de la CEA à la "prestation des services publics, la corruption et la promotion des PME en Afrique centrale".
En effet, a-t-il noté, les pays de l'Afrique centrale sont reconnus pour avoir réalisé de forts taux de croissance liés à l' exploitation des ressources minières et naturelles et aux réformes macroéconomiques mises en oeuvre, mais cette performance tarde à se traduire en une création d'emplois et à la réduction de la pauvreté.
La croissance économique en Afrique centrale tourne autour de 8 à 10% selon les pays, rappelle-t-on.
Pour le directeur du bureau sous-régional pour l'Afrique centrale de la CEA, les petites et moyennes entreprises (PME) constituent un maillon important pour renforcer la chaîne de création des valeurs dans les économies de la sous-région.
Ouvrant les travaux qui s'achèvent mardi, la ministre des petites, moyennes entreprises et de l'artisanat du Congo, Yvonne Adélaïde Mougany, a salué cette initiative qui est une preuve supplémentaire de l'engagement du système des Nations Unies en faveur de l'amélioration du climat et de l'environnement des affaires dans la sous-région.
"La lutte contre la corruption, un fléau aux impacts désastreux, prend une place importante dans la réflexion globale, pour un développement équitable, équilibré et durable", a-t-elle souligné.
Ainsi, elle s'est réjouie des initiatives engagées par le système des Nations Unies, avec l'adoption en 2003 de la Convention anti-corruption dont la mise en uvre effective aura pour conséquence de soumettre les entreprises des pays émergents et en développement aux mêmes normes anti-corruption que celles auxquelles sont déjà soumises leurs consurs des pays membres de l' OCDE.
Au Congo, a rappelé Mme Mougany, la question de la lutte contre la corruption, et plus précisément sur la chaîne des services requis par les PME, est inscrite au rang des priorités nationales.
Aussi le gouvernement a-t-il mis en place la Commission nationale de lutte contre la corruption et un Observatoire anti- corruption indépendant, dont la convergence d'action a abouti récemment à la signature de la charte de 47 mesures contre la corruption par les gouvernants, le secteur privé et la société civile, a-t-elle signifié.
Au regard de la précarité de la gestion des responsables de PME qui les expose à des comportements illicites, elle pense que le renforcement des capacités des structures d'appui et d' accompagnement des PME et des opérateurs économiques eux-mêmes pourrait être un début de solution en vue de réduire leur vulnérabilité aux antivaleurs.
C'est ainsi qu'elle souhaite une assistance technique et financière accrue et soutenue, et inscrite dans les programmes et plans d'action tant des communautés sous-régionales, telles la Ceeac et la Cémac, que des institutions qui les accompagnent telles que la CEA en guise de solution.
Au cours de cette réunion, les experts examinent des questions de développement économique et social des pays membres, en vue de faire des recommandations susceptibles de promouvoir des politiques appropriées permettant aux PME de jouer effectivement leur rôle dans le développement sous-régional des pays, tout en luttant contre la corruption, un phénomène dont les responsabilités individuelles et communes des différents mondes sont partagées.
Ces recommandations, a-t-on appris, seront remises à la 28ème session du Comité intergouvernemental d'experts (CIE) de l'Afrique centrale qui s tient du 29 février au 2 mars prochain dans la capitale congolaise.
Celles-ci devraient être intégrées à la version finale du rapport devant être disséminé auprès des décideurs et des institutions concernés pour des stratégies d'épanouissement des PME, en vue du développement économique et social des pays.
Les travaux de cette réunion portent notamment sur des échanges d'expériences et des partages liés à "la prestation des services publics, corruption et promotion des PME en Afrique centrale"; " Contexte, étendue et environnement des affaires en Afrique centrale"; "Prestation des services publics, corruption et promotion des PME en Afrique centrale : Etude de ces pays".
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