05022012 Xinhua KIGALI, 4 mars (Xinhua) -- A l'heure où le Rwanda s'apprête à organiser la 18ème commémoration du génocide des Tutsis, des parents et proches vont continuer à exhumer des restes de leurs proches massacrés durant ces tragédies pour leur offrir une sépulture digne, a constaté Xinhua dans plusieurs quartiers de la capitale Kigali et ses environs.
A Kimisange, un quartier du banlieu de Kigali, Alphonse Nkikabahizi, un Hutu de 41 ans, a décidé de rompre dix huit ans de silence pour indiquer à la famille de Fidèle Nshunguyinka, son voisin Tutsi, qui vivait en exil au Burundi avant 1994, où les restes de son frère, François Kagabo, et toute sa famille, restés au pays, ont été jetés sous un tas d'immondices transformé en fosse commune durant les tueries.
C'est en dessous d'une fondation de cette même maison rehabilitée de Fidèle Nshunguyinka qui appartenait à son frère avant le génocide où sont entassés les restes de quelques centaines de victimes du génocide de 1994, indique-t-on auprès des autorités administratives locales.
"J'ai fait cela de plein gré pour libérer ma conscience de ce poids que je n'arrivais plus à supporter pendant dix huit ans", affirme Nkikabahizi qui fut libéré de la prison en 2008 après avoir passé aux aveux pour son crime avant d'être condamnés à une peine des Travaux d'Intérêt Général (TIG).
"Qu'importe si mon voisin m'accuse d'avoir tué la famille de son frère et me fait arrêter", a indiqué à l'agence Chine Nouvelle Alphonse Nkikabahizi qui nie avoir participé à la mort de son ancien voisin.
Fidèle Nshunguyinka regrette seulement que son voisin ait refusé de lui dire que la famille de son frère reposait sous la fondation de cette maison familiale.
"Dix huit ans après le génocide, il n'est pas question pour le moment de savoir si c'est Nkikabahizi qui les a tués ou non, mais plutôt de rassembler ses restes pour leur trouver une sépulture digne", a-t-il confié à l'agence Chine Nouvelle.
Des os sont exhumés des fosses septiques, des buissons, des trous creusés à la hâte dans des cours de maisons ou aux abords des routes et sont rassemblés dans des cercueils avant une inhumation dans un des cimetières de la capitale, a-t-on encore constaté dans certains quartiers de la ville de Kigali et ses environs.
Il est prévu que l'exhumation des restes des victimes du génocide de 1994 va se poursuivre partout à travers ce petit pays d'Afrique centrale durant la semaine de deuil national qui est prévu au milieu de la semaine du 7 au 13 avril prochain, indique-t-on.
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