Tunisie : lecture dans la loi de finances pour l'exercice 2012 (SYNTHESE)
le 14/03/2012 09:30:00
Tunisie

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Xinhua
TUNIS, 13 mars (Xinhua) -- Compte tenu de la situation difficile de l'économie de leur pays, les dirigeants et décideurs économiques tunisiens essayent de trouver des solutions rapides et efficaces à travers l'élaboration d'une loi de finances complémentaire pour 2012 qui prévoit 7,7% de hausse dans le budget d'Etat par rapport à la loi de finances initiale et 18,3% par rapport aux résultats de 2011 outre un déficit commercial de 6%.



Selon le scénario du projet de la loi de finances complémentaire de la Tunisie pour 2012, le gouvernement actuel prévoit la réalisation d'une croissance du PIB de 3,5% avec une moyenne du prix du baril de pétrole établie à 100 dollars (comme prévu par la loi de finances initiale) ainsi qu'un taux de change du dollar à 1,5 dinar au lieu de 1,42 dinar.

Suite à la hausse du taux de change du dollar, le gouvernement tunisien a opté (à travers la loi de finances complémentaire 2012) pour un accroissement de dépenses de gestion de 806 millions de dinars à 14 346 millions de dinars (Un dinar équivalent à 0,66 dollar).

Cette augmentation "sera orientée vers les dépenses de subvention qui constitueront environ 4,4% du PIB compte tenu de la révision des prix des hydrocarbures", selon le document du projet de la loi des finances complémentaire 2012.

Les responsables tunisiens réalisent à l'issue de l'élaboration de cette loi de finances complémentaire qu'il s'avère fortement nécessaire "mobiliser des ressources propres supplémentaires pour l'Etat pour mieux répondre aux aspirations du peuple notamment dans les régions défavorisées et éviter une situation de dépendance financière avec l'extérieur", selon le ministre tunisien des Finances Houcine Dimassi.

Intervenant lors d'une séance à la Constituante réservé à l'examen de la loi de finances 2012, M. Dimassi a précisé que "les ressources fiscales de l'Etat dépendent en grande partie de la demande intérieure et extérieure notamment en Europe d'où l'enjeu de suivre de près la situation économique de ces pays".

Afin de renforcer le budget de l'Etat, le gouvernement tunisien compte sur la contribution des Tunisiens à travers la mobilisation de ressources fiscales exceptionnelles outre la rationalisation de quelques dépenses en réexaminant les dépenses de développement inutiles et en les transformant en dépenses réelles de développement.

Ces tentatives doivent se réaliser "sans pour autant toucher les catégories sociales démunies ou les entreprises économiques actives", selon Slim Besbes, secrétaire d'Etat tunisien chargé des Finances.

D'après le ministre tunisien des Finances Houcine Dimassi, "des indices de reprise économique commencent à apparaître et sont visibles notamment à travers les intentions d'investissement et les exportations outre les prémices d'un relance touristique".

"La Tunisie se trouve face à deux problèmes majeurs à savoir la flambée des cours des carburants, ce qui pèse lourd sur le budget de l'Etat ainsi que le recouvrement d'un important endettement de la Tunisie effectué en 2002", a fait savoir M. Dimassi lors d'un récent débat télévisé.

La loi de finances complémentaire pour 2012 estime une hausse au niveau des dépenses de l'Etat tunisien estimée à 1 775 millions de dinars (MD) et "concernera principalement les dépenses de développement qui passeront de 950 MD à près de 6 150 MD contre 5 200 MD prévus par la loi de finances initiale", selon le scénario du projet de la loi de finances 2012.

Au volet de ressources propres de l'Etat tunisien, la loi des finances complémentaire 2012 prévoit certaines mesures dont l'amélioration du rendement du système fiscal, la participation des salariés et professionnels, des recettes de privatisation ainsi que des revenus provenant de la confiscation estimés en total à 1 000 MD contre 400 MD fixés par la loi des finances initiale.

Adopté début mars 2012 par un Conseil ministériel, le projet de loi des finances complémentaire pour l'année 2012 comporte 54 dispositions dont 29 à caractère fiscal et s'appuyant sur quatre axes majeurs à savoir le financement des investissements et la création d'emplois, la conciliation du contribuable face à la fiscalité, la réforme du système fiscal ainsi que des disputions diverses dont la prorogation de l'amnistie fiscale.

Dans l'attente de l'approbation de la Constituante, les dirigeants tunisiens essayent de renforcer les ressources du budget de l'Etat afin de réaliser son programme économique d'autant plus que "le gouvernement actuel a rectifié le budget de l'Etat pour prouver qu'il y a un changement en Tunisie après la révolution", selon M. Dimassi.

Face aux revendications sociales incessantes, le gouvernement tunisien tente à travers cette loi de finances complémentaire de "satisfaire au mieux les aspirations des Tunisiens sans pour autant faire tomber la Tunisie dans plus d'endettement qui tourne entre 40 et 45%, selon le ministre tunisien des Finances.

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