15032012 Xinhua NEW YORK (Nations Unies), 15 mars (Xinhua) -- Des représentants d'organisations des droits de l'Homme se sont réunis mercredi à New York pour saluer le verdict de la Cour pénale internationale (CPI) contre l'ancien chef des rebelles congolais Thomas Lubanga, qui a été reconnu coupable de crimes de guerre pour avoir enrôlé des enfants. Ce verdict a été qualifié d'avancée mettant en lumière le sort des enfants soldats et plaçant le problème sur le devant de la scène internationale.
"Je tiens à souligner que les chefs d'accusation retenus contre Lubanga ont mis un coup de projecteur au niveau international sur le sort des enfants soldats, qui sont actuellement utilisés dans 15 pays", a indiqué Param-Preet Singh, un haut responsable du programme judiciaire international de l'organisation Human Rights Watch, lors d'une conférence de presse à New York.
Thomas Lubanga, ancien président de l'Union des patriotes congolais, a été reconnu coupable d'avoir procédé à la conscription et à l'enrôlement d'enfants de moins de 15 ans et de les avoir fait participer activement à des hostilités en République démocratique du Congo (RDC) en 2002 et 2003.
M. Singh a déclaré que le procès était important pour ces enfants soldats qui ont été enrôlés de force dans le groupe armé de Lubanga et qui "ont attendu longtemps avant de le voir jugé pour ses crimes".
Pour sa part, Renzo Pomi, représentant d'Amnesty International à l'ONU, a également déclaré lors de la conférence de presse que le verdict prononcé contre Lubanga constituait "un grand pas en avant dans la lutte contre l'impunité dont ont bénéficié les auteurs de crimes ayant enfreint le droit international".
"Malheureusement, des enfants sont encore recrutés et utilisés aujourd'hui dans les conflits armés dans le nord-est et l'est de la RDC et dans d'autres endroits", a-t-il déploré.
Par ailleurs, M. Pomi est d'avis que la CPI aurait pu aller plus loin dans ses accusations contre Lubanga en menant une action judiciaire sur les allégations de violences sexuelles qui auraient été commises par le chef rebelle, notamment contre des filles soldats enlevées.
Le verdict prononcé contre Lubanga est le premier à être rendu par la CPI depuis sa création il y a un peu moins de dix ans.
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