Mali : le MNLA continue sa conquête du nord-Mali après la prise de Tessalit (Papier général)
le 17/03/2012 09:16:19
Mali

17032012
Xinhua
BAMAKO, 16 mars (Xinhua) -- Des bandits lourdement armés ont attaqué et occupé en fin d' après-midi du 14 mars, la commune de Diré, dans la région de Tombouctou au nord du Mali, pendant 2 heures.



Quelques heures après, les mêmes éléments ont attaqué Goundam de la même façon. Ces attaques ont commencé aux environs de 17 h.

Les véhicules de la santé, de l' Institut de formation professionnelle (IFP), du percepteur et d'EDM-Sa de Diré ont été enlevés par les rebelles qui ont également fait trois otages, dont deux policiers et l' adjoint du Commandant de la brigade de la gendarmerie. Selon des confrères locaux (radios de proximité), des badauds ont ensuite saccagé le commissariat après le départ des visiteurs rebelles. Le domicile du préfet, en mission à Bamako, a subi le même sort.

Toutes ces informations ont été confirmées par le député Nock Ag Athia actuellement à Diré et joint au téléphone par certains organes de la presse privée malienne. "Je suis assis devant ma porte et je les ai vu passer en scandant Azawad, Azawad, Azawad...", a-t-il reconnu.

Après Diré, les rebelles ont poursuivis leur course vers la ville voisine de Goundam où ils ont attaqué, en premier lieu, la gendarmerie désertée. Ils se sont ensuite accaparés d' un véhicule de la santé et un autre de l' ONG AFRICARE. Avant de quitter Goundam, ils ont tenu à visiter la perception en emportant ordinateurs, des documents et d' autres matériels de bureaux.

Selon des sources concordantes, Goundam et Diré ont été attaqué par les hommes du Colonel Nagim, un officier déserteur de l' armée régulière. Pour atteindre leurs objectifs, les rebelles auraient bénéficiés de la complicité de certains anciens rebelles réintégrés dans la Garde nationale en faveur des différents accords de paix de 2006 à nos jours.

Les attaques de ces dernières villes inquiètent les populations de Tombouctou, une région jusque-là épargnée après la reprise de Niafunké par l' armée régulière en février dernier. Elles préoccupent aussi les Maliens, de façon générale, parce qu' elles prouvent que les forces armées et de sécurité de leur pays perdent du terrain.

En effet, de nombreux témoignages soulignent que les rebelles sont entrés se servir dans ces localités sans tirer, "un coup de feu" au grand soulagement des populations pas du tout impressionnées. Un schéma différent de Ménaka, Léré et Anderamboukane vidés de leurs habitants dès que les rebelles y avaient mis le pied.

Les troupes rebelles de piller les marchés à Goundam comme à Diré à se servir en médicaments dans les Centres de Santé Communautaire (CSCOM) de ces deux localités, à enlever trois ou quatre voitures dont celles d' un proviseur et de la gendarmerie sans rencontrer aucune résistance. Entrés en criant "Vive l' Azawad", les assaillants ne sont pas restés dans les deux villes. En somme, un assaut pour l' action psychologique, le "ravitaillement" et la provocation.

"Diré et Goundam ont été visité par les Rebelles sans aucun combat parce que l' objectif stratégique pour l' armée malienne est la défense de Niafunké où se trouve la base-vie de la SATOM, entreprise assurant la construction de la route Tombouctou-Bamako", explique une source militaire. Cette base recèlerait d' importants stocks de carburant.

Depuis la perte du contrôle de la garnison stratégique de Tessalit (aux confins de l' Algérie), l' armée malienne enchaîne les revers face aux rebelles touaregs, qui contrôlent désormais un bon tiers du pays. A l' issue de combats très violents entamés samedi dernier, et malgré plusieurs ravitaillements par voie aérienne de la garnison, les rebelles ont réussi à en déloger les soldats gouvernementaux de cette position stratégique pour la conquête des régions du nord-Mali. D' après des sources du Mouvement national de libération de l' Azawad (MNLA), plusieurs officiers supérieurs et pas moins d' une quarantaine de soldats auraient été faits prisonniers.

Le mouvement rebelle (composé en partie d' anciens soldats à la solde du défunt Colonel Kadhafi), affirme avoir capturé les familles des militaires qui vivaient sur place, et qui seront remises au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le MNLA assure enfin avoir saisi du matériel, notamment plusieurs véhicules de l' armée, et des munitions. En revanche, il ne dit mot du bilan humain de cette opération de reprise du contrôle de Tessalit, qui pourrait être lourd de son côté.

Cette insurrection, qui a débuté en début janvier 2012 et dont les objectifs restent flous, a déjà fait beaucoup de dégâts humanitaires. Des dizaines de milliers de personnes ont fui les zones de combats à l' intérieur du pays. Près de 80 000 d'entre eux se seraient réfugiées à l' extérieur, en Algérie, au Niger, en Mauritanie et au Burkina Faso. Ces mouvements de population ont lieu alors qu' une nouvelle et sévère crise alimentaire se profile dans la bande sahélo-saharienne.

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