Mali : La situation au Mali « a évolué en pire » : responsable de l'ONU
le 04/04/2012 10:28:25
Mali

04042012
Xinhua
NEW YORK (Nations unies), 3 avril (Xinhua) -- Un haut responsable de l'ONU a déclaré mardi au Conseil de sécurité de l'ONU que la situation au Mali, depuis le coup d'État militaire organisé le 22 mars, avait « évolué en pire », selon l'ambassadeur des États-Unis à l'ONU Susan Rice.


Mme Rice, qui exerce la présidence tournante du conseil pour le mois d'avril, a fait cette déclaration lors d'un point d'information devant la presse au siège des Nations unies à New York portant sur le programme de travail de cet organe décisionnel de 15 membres pour le mois à venir.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est rencontré à huis clos pour entendre une présentation de la sous-secrétaire générale de l'ONU aux affaires politiques Lynn Pascoe sur la situation au Mali, pays tombé sous le coup de sanctions sévères des pays d'Afrique de l'ouest et de l'Union africaine à la suite du coup d'État militaire qui y a eu lieu, selon Mme Rice.

« La situation humanitaire se dégrade aussi », a déclaré Mme Pascoe.

Les membres du conseil sont unanimes pour demander aux dirigeants militaires en place de démissionner afin de restaurer l' ordre constitutionnel dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, a déclaré Mme Rice.

Mardi également, l'Union africain a annoncé des sanctions ciblées sur les dirigeants des rebelles armés qui s'affrontent dans le nord du Mali, après avoir déclaré des interdictions de voyage et gels des avoirs des membres de la junte militaire au pouvoir.

Les dirigeants ouest-africains ont adopté lundi des sanctions sévères contre la nouvelle junte au Mali, suite au refus des pouvoirs militaires de restaurer pleinement l'ordre constitutionnel conformément à ses exigences préalables.

Le président ivoirien Alassane Ouattara, qui exerce également la présidence de la Communauté Économique Des États d'Afrique de l' Ouest (CEDEAO), un bloc de 15 pays, a déclaré qu'un embargo complet, comprenant la fermeture des frontières aux échanges commerciaux et le gel des comptes bancaires du pays, entrerait en vigueur immédiatement.

Des officiers de rang intermédiaire, menés par le capitaine de l'armée de terre Amadou Snogo, ont renversé le 22 mars président Amadou Toumani, pour protester contre l'échec du gouvernement à maîtriser les rebelles séparatistes du nord du pays.

Les responsables de l'ONU se sont dit vivement préoccupés par cette instabilité, par l'activité de ces groupes armées et par le risque de pénuries alimentaires massives au Mali, où près de 200 000 personnes ont fui leur foyer pour se réfugier dans le reste de la région.

La porte-parole de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés, Melissa Fleming, a déclaré que plus de 2 000 Maliens s'étaient réfugiés au Burkina Faso et en Mauritanie rien que ces cinq derniers jours, à cause des groupes armées qui se répandent dans les communautés du nord et des autres actes de violence depuis le coup d'État militaire du 22 mars.

La porte-parole du Programme alimentaire mondial Elisabeth Byrs a déclaré que l'agence de l'ONU pour la nourriture était « particulièrement préoccupée » par les risques de pénurie alimentaire généralisée.

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