11042012 IRIB La brutale répression policière lundi de manifestations interdites à Tunis marque "un point de non retour", estiment société civile et militants tunisiens, face à des autorités qui martèlent la nécessité de respecter la loi et renvoient dos à dos policiers et manifestants.
"Lundi noir", "méthodes fascistes", "sauvagerie"... en dépit d'une dramatisation parfois outrancière, l'indignation est réelle. Les scènes de violence inédites depuis de la révolution ont profondément choqué, et nombre de Tunisiens se sont sentis ramenés aux jours dramatiques qui ont précédé la fuite de Ben Ali.
"On est tous en ébullition, ce qui s'est passé est horrible et un point de non retour a été franchi", a déclaré à l'AFP Sadoua Elleuch, une responsable du réseau Doustourna, un mouvement de la société civile.
"Voir des personnalités éminentes, des responsables de mouvements, traités de la sorte est inconcevable", a-t-elle ajouté. Le leader du réseau Doustourna Jawar Ben Mbarek a été violemment interpellé lors des manifestations, des membres de l'Assemblée constituante ont été bousculés, des journalistes molestés.
Leur syndicat a d'ailleurs appelé lundi les journalistes à boycotter pendant une semaine les activités du ministre de l'Intérieur, Ali Larayedh.
"Les policiers ont été très très violents, j'ai eu l'impression de revivre des choses qu'on vivait sous Ben Ali", a déclaré pour sa part l'avocate Radhia Nasraoui. "Ce gouvernement ne trouve pas de solutions aux problèmes des Tunisiens, par contre, pour tabasser il n'a pas perdu la main", a-t-elle ajouté à l'AFP.
Samedi dernier déjà , la violente dispersion de diplômés-chômeurs par des policiers avait choqué de nombreux Tunisiens, à un moment où le taux du chômage (19%) constitue la principale plaie du pays.
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