Guinée : des étudiants de l'université de Kankan protestent contre le non-paiement de leurs bourses d'entretien
le 15/04/2012 10:33:52
Guinée

15042012
Xinhua
CONAKRY, 14 avril (Xinhua) -- Les étudiants de l'Université de Kankan, le deuxième plus grande de la Guinée et à plus de 700 km de la capitale, ont lancé un mouvement de protestation et de revendication pour le non-paiement de leurs bourses d'entretien, a- t-on appris samedi de source concordante.




Contacté au téléphone samedi, Abdoulaye Camara, étudiant en 1ère année en sciences économiques, a affirmé que les étudiants ont décidé de boycotter et d'empêcher le déroulement normal des cours, dans toutes les disciplines, jusqu'au paiement intégral de leurs bourses d'entretien évalué a environ cent mille francs guinéens soit près de 13 dollars par étudiant.

"Depuis hier vendredi les étudiants sont sortis massivement des salles de classe et ont lancé des pierres pour interrompre le déroulement des cours ", a-t-il dit, avant de préciser que les bourses d'entretien payé par l'Etat guinéen permettent aux étudiants venus de tous les horizons du pays d'assurer leur survis et les conditions minimums pour leurs études.

Toutefois, le paiement des ces bourses a été stoppé sans motif valable et sans explication de la part des autorités éducatives et universitaires.

Selon M. Camara, la seule explication donnée par les responsables de l'université de Kankan est celle relative au décès récent du chef comptable qui serait mort dans un accident, alors qu'il revenait de Conakry pour régler ce problème de paiement de bourses pour les étudiant". Cet argument n'a pas été accepté par les étudiants qui ont estimé qu'il s'agit d'un faux prétexte non valable pour le règlement de la crise ", a dit Abdoulaye Camara.

Selon un diagnostic fait à l'occasion d'un audit dans le secteur de l'enseignement supérieur, on s'est rendu compte que l'Etat guinéen perdait chaque année plus de 40 milliards de francs guinéens, soit environs cinq millions de dollars US, pour le paiement des bourses d'étude ou d'entretien, aux étudiants fictifs dont le nombre est estimé à plus de 55 milles.

Pour lutter contre cette gabegie financière mise en place par un réseau de cadre véreux dans les différents départements concernés, le nouveau gouvernement a lancé en décembre 2011, une mission de contrôle avant le paiement des bourses, afin de déceler les fictifs qui provoquent une véritable saignée financière pour les caisses du pays.

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