La situation est loin d'être stabilisée en Tunisie où à peine formé, lundi 17 janvier 2011, le gouvernement d'union nationale doit faire face à trois défections, celles de ministres issus de l'UGTT. Le principal syndicat du pays a fait savoir ce 18 janvier 2011 qu'il ne reconnaissait pas l'autorité de la nouvelle équipe mise en place par le Premier ministre Mohamed
(allafrica) --A peine nommé, le nouveau gouvernement tunisien est loin de recueillir l’assentiment général. Dès le lendemain de sa formation, trois ministres de l'UGTT ont déjà démissionné répondant ainsi à la demande de leur organisation qui réclamait leur départ.
Et puis le mouvement islamique Ennhadha a lui aussi exprimé son mécontentement ce mardi 18 janvier quant à la présence d’autant de membres, huit au total, de l’ancien gouvernement de Ben Ali. Il a parlé d’un gouvernement d’exclusion nationale. Son parti, non reconnu en Tunisie, a d’ailleurs été exclu de ce gouvernement de transition mais un de ses dirigeants a annoncé qu'Ennhadha allait demander sa légalisation et qu'il comptait bien devenir un parti comme les autres.
Pendant de temps, la rue continue de se mobiliser et de nouvelles manifestations ont eu lieu dans tout le pays aujourd’hui. D’abord à Tunis, un peu avant onze heures ce matin de nouveau, deux cents, peut-être trois cents personnes, ont tenté de se rassembler sur l’avenue Bourguiba, en plein centre-ville. « On peut vivre avec du pain et de l’eau, mais pas avec le RCD », scandaient-t-ils entre autres.
Alors l’appel à manifester avait été lancé sur internet, mais aussi par le parti islamiste Ennhadha justement. Mais cette fois la manifestation n’a pas duré. Au bout de dix minutes, la police a dispersé la foule à coups de gaz lacrymogène. Le cortège s’est alors reformé dans les rues adjacentes, avec des centaines d’autres personnes, avant d’être dispersé à nouveau, mais cette fois dans la violence. On pouvait entendre des tirs, voir des personnes se faire tabasser à coups de matraque et d’autres se faire arrêter.
Dans le reste du pays aussi la rue monte au créneau. Aujourd’hui à Sfax notamment, Sidi Bouzid ou encore à Kasserine, dans le centre du pays là d’où la contestation est partie il y a un mois, il y a des milliers de personnes dans la rue pour dire non à ce nouveau gouvernement.
On peut le constater, le rejet est clair. La population tunisienne ne veut plus de ce parti-Etat qui domine la scène politique depuis trop longtemps en Tunisie. Elle craint de se voir confisquer sa révolution.
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