Côte d'Ivoire : le couvre-feu nocturne dans des quartiers pro-Ouattara est "une mesure de restriction de liberté", selon un responsable des droits de l'homme
le 19/01/2011 16:09:35

Le président du mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) Drissa Traoré a estimé mardi à Abidjan que le couvre-feu nocturne imposé dans les quartiers d'Abobo et d'Anyama (quartiers d'Abidjan pro-Ouattara) se présente comme "une mesure de restriction de libertés".

(Xinhua) -- Pour M. Traoré qui accordait un entretien à des journalistes, cette mesure "porte gravement atteinte" aux droits de l'homme.

"Nous n'avons pas connaissance d'actes répréhensibles qui pourraient justifier le maintien du couvre-feu", a soutenu le responsable du MIDH.

"Aucun autre trouble n'a été constaté à Abobo et à Anyama après les dernières tensions", a-t-il ajouté, soulignant que les populations de ces deux communes pro-Ouattara vivent dans la psychose depuis la réinstauration du couvre-feu.

"Avec la fixation du couvre-feu à 19 heures, il est difficile de vaquer tranquillement à ses occupations car à une certaine heure, on se soucie de rentrer chez soi et cela crée un stress", a expliqué M. Traoré.

Abobo et Anyama avaient été le théâtre de violents affrontements les 11 et 12 janvier entre les forces loyales à Gbagbo et un groupe armé, faisant au moins huit morts dans les rangs des membres des forces de sécurité.

Le chef d'état-major de l'armée et le gouvernement Gbagbo avaient pris la "mesure urgente" d'instaurer un couvre-feu nocturne dans ces quartiers afin de "débusquer les groupes armés qui attaquent les forces de sécurité".

Le couvre-feu fixé au préalable du 12 au 14 janvier a été prorogé jusqu'au 21 janvier, de 19 heures à 06 heures.

La Côte d'Ivoire traverse une grave crise opposant Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara depuis le second tour de l'élection présidentielle.

Les deux leaders se sont proclamés président de la république et ont formé chaun un gouvernement, plongeant le pays dans un bicéphalisme.

Le Premier ministre kenyan Raila Odinga mandaté par l'Union africaine a entrepris depuis lundi une seconde médiation en vue de dénouer la crise post électorale ivoirienne.

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