Cameroun : plus de 4.000 décès par an des suites d'accouchement difficile
le 05/05/2012 10:20:14
Cameroun

05052012
Xinhua
YAOUNDE, 4 mai (Xinhua) -- Plus de 4.000 femmes décèdent chaque année au Cameroun des suites d'accouchement difficile, annonce le ministère de la Santé publique qui organise depuis jeudi une semaine nationale dédiée à la Campagne pour l'accélération de la réduction de la mortalité maternelle et infantile (Carmma), une initiative de l'Union africaine (UA).




« C'est un fléau silencieux. Personne n'en parle et pourtant c'est très grave », alerte le Dr. Seïdou Moluh, sous-directeur de la santé de reproduction au ministère de la Santé publique, rejoint dans son constat par le conseiller technique chargé de la même spécialité, le Dr. Martine Baye.

« C'est un problème assez grave. Nous les femmes, nous devons prendre ça à bras le corps. C'est nous qui mouront, ce sont nos enfants qui souffrent », renchérit celle-ci.

Le Dr. Charlotte Moussi, en service dans la même direction, rapporte avec plus de précision que « toutes les deux minutes, il y a une femme qui meurt quelque part sur l'étendue du territoire, ça peut être dans une formation sanitaire ou dans une communauté, en donnant la vie. Un enfant qui a perdu sa mère a quinze fois plus de chance de décéder qu'un enfant qui a sa mère vivante ».

Les statistiques disponibles font état de 669 décès dont 144 enfants pour 100.000 naissances vivantes. Les explications données mettent en relief une kyrielle de causes : avortements à risque, grossesses non désirées, manque de suivi et éloignement des services de santé, barrières culturelles et pauvreté, faible pouvoir de décision des femmes (surtout en milieu rural), faible implication des communautés et des collectivités territoriales.

Pour le Dr. Moluh, l'ampleur de ce phénomène démontre qu'au cours des vint dernières années le Cameroun n'a pas réalisé beaucoup de progrès s'agissant de la réduction de la mortalité maternelle et infantile.

« Nous profitons de cette semaine pour attirer l'attention de toute la communauté nationale sur ce problème important de la mortalité maternelle », fait savoir le Dr. Moussi, en marge de la semaine de la Carmma sous le thème « Un partenariat public-privé pour sauver la mère et l'enfant au Cameroun ».

Lancée en 2010 au Cameroun par la première dame Chantal Biya, la Carmma est destinée à permettre à ce pays d'Afrique centrale d' améliorer son système de soins et de prise en charge sanitaire en vue de réduire, à défaut de l'endiguer complètement, le fléau décrit.

Des organisations internationales telles que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l' enfance (UNICEF) sont mises à contribution pour pouvoir parvenir aux résultats escomptés.

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