Guinée Bissau : les putschistes approuvent la feuille de route proposée par la CEDEAO
le 06/05/2012 10:25:11
Guinée Bissau

06052012
Xinhua
BISSAU, 5 mai (Xinhua) -- La junte bissau-guinéenne a approuvé samedi la feuille de route proposée par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour une sortie de crise en Guinée-Bissau.




Lors d'une conférence de presse à Bissau, le porte-parole du Commandement militaire, junte qui a pris le pouvoir le 12 avril, le lieutenant-colonel Dhabana Na Walna, a qualifié la feuille de route de la CEDEAO de "la meilleure pour la restauration de la paix et de la stabilité" dans son pays.

A l'issue d'un sommet extraordinaire, jeudi à Dakar, la CEDEAO a recommandé le renouvellement du bureau de l'Assemblée nationale de Guinée Bissau pour permettre l'élection d'un nouveau président qui va diriger la transition, ainsi que la désignation d'un Premier ministre par consensus.

Le porte-parole de la junte a affirmé que "le manque de vérité et de justice" ainsi que l'impunité sont à l'origine de l'instabilité chronique que connaît le pays.

"Nous vivons depuis l'indépendance une certaine injustice sociale qui s'est répercutée aussi bien dans l'administration publique que dans l'armée", a-t-il déploré.

"La Guinée-Bissau a toujours été un pays désorganisé, avec un Etat désorganisé, alors une telle désorganisation ne saurait que se répercuter sur l'armée qui ne dispose même pas d'un code de justice militaire, ni de règlement de discipline interne", a-t-il souligné, avant d'ajouter que le pays est dépourvu d'un règlement régissant la carrière militaire en vue des promotions.

Selon lui, "la Guinée-Bissau est un pays virtuel où celui qui est au pouvoir tue et fait tout ce que bon lui semble, et ce, sans encombres".

"Si l'on n'organise pas l'armée en réformant les forces de sécurité et de défense, l'instabilité va se poursuivre de plus belle", a-t-il martelé.

"Nous reconnaissons qu'il y a bel et bien eu coup d'Etat mais sans effusion de sang", a-t-il déclaré, tout en affirmant que "le Commandement militaire n'est pas fier de lui".

"Nous ne sommes pas des héros, mais nous avons agi en légitime défense sinon Carlos Gomes Junior (ancien Premier ministre et candidat le mieux placé à la présidentielle) aurait fait liquider physiquement tous les hauts officiers de l'armée", a-t-il déclaré.

S'agissant du trafic de drogue, a-t-il souligné, durant le gouvernement de Carlos Gomes Junior, il n'y a jamais eu de saisies substantielles ni de condamnation d'un trafiquant.

Il a enfin affirmé qu'il n'y a plus de prisonniers dans les mains du Commandement militaire et que les militaires et civils détenus sont ceux des événements du 26 décembre 2011.

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