Le Conseiller spécial des Nations Unies pour la prévention du génocide, Francis Deng, et le Conseiller spécial pour la responsabilité de protéger, Edward Luck, ont estimé mercredi que des mesures devraient être prises d'urgence pour écarter tout risque de génocide ou d'autres atrocités à grande échelle en Côte d'Ivoire.
(Xinhua) --"Nous sommes profondément préoccupés par la possibilité de génocide, de crimes contre l'humanité, de crimes de guerre et de nettoyage ethnique en Côte d'Ivoire", a indiqué M. Deng, en ajoutant : "Nous estimons que des mesures devraient être prises d'urgence, au titre de la responsabilité de protéger, pour écarter tout risque de génocide et assurer la protection de tous ceux qui risquent d'être victimes d'atrocités à grande échelle".
MM. Deng et Luck ont tenu ces propos lors d'une conférence de presse sur la situation en Côte d'Ivoire, qui est en proie à une grave crise politique depuis le second tour de l'élection présidentielle du 28 novembre, à l'issue duquel Alassane Ouattara et le président sortant Laurent Gbagbo se sont tous deux déclarés vainqueurs.
Bien que les Nations Unies et la communauté internationale reconnaissent M. Ouattara comme président élu de la Côte d'Ivoire, le président sortant Laurent Gbagbo refuse toujours de quitter le pouvoir et se sert des forces armées depuis plusieurs semaines pour bloquer M. Ouattara et les membres de son gouvernement dans l'hôtel du Golf d'Abidjan. Les violences se poursuivent dans le pays, les efforts de médiation menés par les dirigeants de la région ne débouchant sur aucun résultat.
MM. Deng et Luck se sont dits préoccupés du fait que la crise est devenue une cause d'incitation à la division ethnique au sein de la population ivoirienne.
"Nous sommes préoccupés par les allégations selon lesquelles les forces armées et les milices qui soutiennent les camps adverses dans la crise politique actuelle chercheraient à recruter et à armer des groupes ethniques alliés à chaque camp", a indiqué M. Luck, avant de souligner : "Nous sommes également très inquiets d'apprendre que des propos haineux visant à inciter à des attaques violentes contre certains groupes ethniques et nationaux continuent d'être tenus".
Selon lui, des affrontements ethniques ont déjà eu lieu à Duekoue, à Gabia et à Lakota ces derniers jours.
"Le risque que de tels affrontements se propagent dans tout le pays est bien réel. S'ils ne sont pas contenus, ils pourraient conduire à des atrocités à grande échelle", a-t-il averti.
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