Guinée Bissau : accord de sortie de crise entre parlement, junte et partis
le 20/05/2012 10:35:23
Guinée Bissau

20052012
Jeune afrique
Le parlement de Guinée-Bissau, les auteurs du coup d'Etat du 12 avril et plusieurs partis politiques du pays ont signé à Bissau un accord de sortie de crise, devant notamment permettre de mettre en place une nouvelle commission électorale, a appris l'AFP samedi de sources officielles.






Selon un responsable, ce texte a été signé tard vendredi par le président intérimaire du Parlement, Braima Sori Djalo, les membres du "commandement militaire" (junte) dont le chef d'état-major de l'armée Antonio Indjai, et 25 partis politiques dont le Parti de la rénovation sociale (PRS) de Kumba Yala qui, avant le putsch, était le principal leader d'opposition.

L'accord, sur cinq pages, a été paraphé en l'absence de sept partis dont le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), formation de Carlos Gomes Junior, ex-Premier ministre qui, avant le coup d'Etat, était bien placé pour remporter le second tour de la présidentielle face à M. Yala.

Le président de transition Manuel Serifo Nhamadjo a assisté à la signature.

D'après les médias publics -radio et télévision- qui ont également rapporté l'information, l'accord prévoit notamment la mise en place d'une nouvelle Commission nationale des élections (CNE), "dont le président doit être un magistrat de carrière" et qui sera chargé de mettre en place une nouvelle loi électorale.

Le texte stipule que le futur gouvernement - à former par l'ex-ministre des Finances Rui Duarte Barros, nommé Premier ministre le 16 mai - devra remettre en marche l'Administration publique, relancer les réformes dans les secteurs de Défense et de Sécurité, mais aussi dans l'Administration.

Aucune date n'a été communiquée pour la composition de cette équipe de ministres.

M. Nhamadjo, cité par la radio nationale, a indiqué que 30% des membres du futur gouvernement seront des femmes. Il a précisé qu'il demandera aux futurs ministres "de signer un Code de conduite avant la prise de leurs fonctions", sans révéler le contenu de ce document.

Il a ajouté avoir demandé au Premier ministre d'être ferme dans la gestion des biens publics. "Les comptes du gouvernement seront audités avant l'entrée en fonction du futur gouvernement", a-t-il dit, sans fournir de détails.

Le coup d'Etat militaire du 12 avril a secoué la Guinée-Bissau, où un processus de transition politique est en cours après les nominations de MM. Nhamadjo et Barros. Une force ouest-africaine a commencé à se déployer dans le pays pour protéger les instances et personnalités politiques de transition et qui devront organiser des élections générales d'ici à un an.

Le PAIGC ne reconnaît pas les nouveaux maîtres de Bissau.

Vendredi, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé le retour immédiat à "l'ordre constitutionnel" et adopté à l'unanimité une interdiction de voyager contre cinq responsables du putsch, dont le chef d'état-major de l'armée Indjai.

Format imprimable Envoyer cet article ŕ un ami Créer un fichier PDF ŕ partir de cet article
Les commentaires appartiennent Ă  leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.