20052012 Jeune afrique Les premières opérations de vote aux élections législatives au Lesotho, petit pays montagneux enclavé au coeur de l'Afrique du Sud, ont débuté samedi, alors que l'opposition est persuadée de faire chuter le Premier ministre sortant Pakalitha Mosisili, qui gouverne depuis 1998.
Plus d'un million d'électeurs sont appelés aux urnes le 26 mai pour ce scrutin à l'issue incertaine.
Les personnels de santé, de sécurité et des médias pouvaient voter dès ce samedi. Certains n'ont pas trouvé leur nom sur les registres et la commission électorale indépendante a annoncé qu'ils auraient la priorité samedi prochain, jour officiel du scrutin.
Des meetings sont prévus dimanche, dernier jour de la campagne. L'opposition a accusé le parti du Premier ministre de troubler le jeu en bloquant plus de bus que nécessaire pour acheminer ses sympathisants, afin de nuire aux meetings de ses adversaires.
"D'après ce que nous avons vu pendant la campagne, nous serons au gouvernement après les élections du 26 mai", a affirmé vendredi Mothejoa Metsing, ex-ministre de la Communication et chef de file du Congrès du Lesotho pour la démocratie (LCD).
Le LCD est passé dans l'opposition, depuis la défection du Premier ministre sortant M. Mosisili qui a créé sa propre formation en février, le Congrès démocratique (DC), emmenant avec lui 45 députés sur les 120 du parlement.
"Nous transformerons les médias dans les cent premiers jours de notre gouvernement", a ajouté M. Metsing, principal challenger de M. Mosisili lors du scrutin de samedi prochain qui verra s'affronter trois partis: le LCD, le DC et la All Basotho Convention (ABC).
Au pouvoir depuis quinze ans, le LCD était depuis deux ans en proie à d'intenses rivalités personnelles et M. Metsing suspecté de vouloir ravir son poste au Premier ministre.
Les premières élections démocratiques dans cette petite monarchie parlementaire à l'histoire politique agitée remontent à 1993.
D'une taille comparable à la Belgique, le Lesotho est très dépendant économiquement de l'Afrique du Sud.
En 1998, la victoire écrasante du LCD avait été violemment contestée, d'abord par des manifestations de rues suscitées par l'opposition, puis par une mutinerie au sein de l'armée. Le risque d'un "coup d'Etat" avait alors été invoqué en septembre 1998 pour justifier une intervention militaire de l'Afrique du Sud de Nelson Mandela, et du Botswana. Plusieurs jours d'émeutes et de pillages avaient fait au moins 75 morts, civils et militaires.
Le Premier ministre Mosisili gouverne depuis lors, les deux scrutins suivants en 2002 et 2007 l'ayant confirmé à son poste.
Aux dernières élections de 2007, l'opposition avait reconnu sa défaite mais accusé M. Mosisili d'avoir manipulé les résultats et contesté le nombre de sièges revenant à chaque camp.
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