Maurice : manifestation contre la dépénalisation de l'avortement
le 21/05/2012 10:38:14
Maurice

21052012
Xinhua
PORT-LOUIS, 20 mai (Xinhua) -- Quelque 400 personnes ont répondu dimanche à l'appel de la Plateforme Pour la Vie, un groupement réunissant les églises catholique et anglicane, pour dire leur opposition au projet de loi gouvernementale visant à légaliser l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans des cas spécifiques, a constaté un correspondant de Xinhua.



Le projet de loi, présenté en première lecture mardi dernier, sera de nouveau au menu de la session de l'Assemblée nationale le 22 mai.

Le sujet divise la société mauricienne avec des militants pro- avortement qui réclament son autorisation depuis des décennies, alors que des groupement proches de l'église catholique se déclarent farouchement opposés au nom du droit sacré à la vie.

Dimanche, l'Evêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat a affirmé que l'Etat n'a pas le droit moral de permettre à la société de choisir en ce qui concerne l'avortement.

"Dans ce cas autant donner le droit aux personnes de choisir pour la vente de drogue, ou de s'adonner à la pédophilie", a-t-il dit.

Selon le chef de l'Eglise catholique, même les femmes ayant déjà eu recours à l'avortement ne l'ont jamais fait de gaieté de coeur.

De son côté, Mgr Ian Ernest, l'Evêque de Maurice et chef du diocèse anglican a appelé le gouvernement à reculer sur ce projet de loi.

"On ne peut présenter une loi uniquement dans le but de venir faire plaisir à certaines organisations ainsi qu'à un groupe de personnes, il s'agit là de la vie humaine", a-t-il déclaré.

Une vingtaine d'intervenants ont pris la parole pour condamner ce qu'ils pensent ĂŞtre "un crime contre la jeunesse mauricienne".

Tous ont voulu affirmer que l'IVG n'a jamais été une solution aux problèmes de grossesse non désirée.

Le débat sur l'avortement est un sujet très sensible dans l'île où la foi religieuse est très forte, de sorte que les politiciens ont peur de se prononcer. Aucun parti politique n'a donné de mot d' ordre pour un vote dans un sens ou dans un autre laissant le soin à la conscience des élus de faire le travail.

Ayant ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), Maurice est soumise à ses obligations et doit mettre en oeuvre les recommandations de la Convention, plus particulièrement celle concernant les amendements à apporter au Code Pénal en vue de légaliser l'avortement dans certains cas.

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