29052012
Xinhua
PORT-LOUIS, 28 mai (Xinhua) -- Des Mauriciens réunis dans une plateforme opposée au projet de loi visant une législation partielle de l'avortement dans des cas spécifiques se proposent de d'entamer une grève de la faim si le texte de loi que présentera le gouvernement mardi au Parlement est voté.




Monique Dinan, porte-parole de la Plateforme pour la vie, a fait cette déclaration lundi lors d'une conférence de presse, au lendemain de la prise de position de l'évêque de Port-Louis, qui a réaffirmé son opposition contre le projet de loi.

"Il y a cette possibilité que quelques personnes entament une grève de la faim. On laisse venir les événements et cela se décidera par la suite", a déclaré Mme Dinan, qui était entouré des autres dirigeant de la Plateforme.

Elle a ajouté que son groupe ainsi que d'autres Ong organise une grande mobilisation pour le samedi 2 juin sur le parvis de la cathédrale St-Louis à Port-Louis.

"Ce sera une grande manifestation où tous les Mauriciens qui sont pour la vie sont invités. Il y aura des prières et d'échanges. On montera aussi tout l'aspect inhumain de l'avortement quand on tue un enfant en train de se développer dans le ventre de sa maman ", a ajouté Monique Dinan.

La Plateforme a aussi lancé une pétition pour recueillir une adhésion à ses idées. A ce jour, 5.000 signatures ont été recueillies.

D'autre part, l'évêque de Port-Louis, Mgr Maurice Piat, et l'Evêque de Maurice, Mgr Ian Ernest, ont rencontré l'Attorney General (ministre de la Justice), Yatin Varma, lundi matin, pour lui faire part de leurs contre-propositions.

Les évêques proposent que l'avortement soit rendu légal dans les cas où la mère connaît une grossesse extra-utérine (le foetus se développe hors de l'utérus), ou si la femme enceinte doit se faire enlever l'utérus pour cause de cancer. Les religieux se prononcent également pour une Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) : lorsqu'une femme enceinte qui souffre d'un cancer ou d'une maladie potentiellement fatale prend des médicaments pouvant causer le décès du ftus.

Les évêques précisent, dans un communiqué, être toujours opposés à l'IVG dans des cas de viol ou d'inceste, lorsqu'il y a des risques de malformations du bébé ou lorsqu'il y a un risque d' atteinte à la santé physique et mentale de la mère.

A l'issue de cette rencontre, Yatin Varma s'est contenté de dire que la "rencontre s'est bien déroulée" et qu'il examinera les contre-propositions. Sur le plan politique, les leaders du Mouvement Militant Mauricien, du Mouvement Socialiste Militant, principaux partis de l'opposition se sont prononcés en faveur du projet de loi tout en affirmant qu'aucun mot d'ordre ne sera donné aux députés de leurs camps qui voteront selon leurs convictions.

Le porte-parole du PMSD (parti de l'alliance gouvernementale), Lindsay Morvan, a déclaré sur les ondes d'une radio privée lundi après-midi que déclaration à Radio Plus, cet après-midi, lundi 28 mai, souligné que les parlementaires de la majorité gouvernementale voteraient également selon leur choix personnel.