07062012 Xinhua TUNIS, 6 juin (Xinhua) -- Une ambiance festive et une dynamique spéciale a caractérisé mercredi matin les différentes régions du Grand-Tunis à l'occasion du démarrage des épreuves du baccalauréat, un examen national qui contribue fortement dans la réussite des jeunes tunisiens dans leurs vies professionnelles.
Tôt le matin, certains élèves candidats ont préféré d'être aux alentours de leur centre examen dans le but de bien se préparer psychologiquement au premier examen du baccalauréat qui demeure pour la majorité la clé de la réussite dans le reste des épreuves.
Ainsi, il y avait des moments inoubliables d'espoir et une volonté d'honorer la famille et les proches pour certains candidats et des moments de grand stress, angoisse et d'hésitation, a constaté le correspondant de l'Agence de presse Xinhua en se déplaçant entre certains centres d'examens de la région de Ben Arous (Sud du grand-Tunis).
Bien que certains candidats préfèrent de se diriger vers le centre d'examen à jeûne, d'autres optent pour "un bref petit déjeuner sans grand appétit simultanément avec un dernier flash de révision du matin", comme l'a affirmé Mme Mahbouba Kramti Sniha, enseignante et mère d'un candidat à la section Lettres.
"J'ai tout fait pour convaincre mon fils de manger quelques aliments frais (jus, pain au chocolat ..) avant de partir pour son premier examen, mais en vain, il a tout refusé sous prétexte qu'il voulait rester concentré jusqu'à la dernière minute avant l' épreuve", a encore déclaré Mme Sniha.
Généralement, les parents des candidats essayent durant la dernière semaine avant le baccalauréat de satisfaire tous les besoins (habit, nourriture, envies..) de leurs enfants candidats afin de leur préparer un climat mental propice en prévision du démarrage du baccalauréat qui constitue une étape vitale pour l' avenir de l'élève tunisien.
"Le baccalauréat demeure la clé de la vie du jeune tunisien puisque sans ce diplôme l'élève n'aura pas des chances à un travail honorable surtout que le marché tunisien n'offre pas beaucoup d'opportunité d'emploi", a déclaré à Xinhua M. Taher Sniha, vice-président d'un centre d'examen à Ben Arous.
Auparavant, a-t-il poursuivi, "le bachelier ayant un niveau éducatif moyen ou bas ne cherche pas la brillance à l'épreuve du baccalauréat mais la simple obtention de ce diplôme suffira à une majorité de cette catégories d'élèves en Tunisie".
Toutefois, il existe une autre catégorie de bacheliers en Tunisie en l'occurrence l'"élite" qui "font de la mention au baccalauréat l'un de leurs principaux soucis de leur vie scolaire", a encore affirmé M. Sniha.
Rencontrant l'un des bacheliers brillants de la section Economie et gestion, Habib (19 ans), force est de remarquer que les garçons sont plus "solides mentalement que les filles" lors des derniers jours avant le démarrage de l'épreuve nationale, comme l'a confirmé sa mère Mme Afifa Bourguiba dans une interview accordée à Xinhua.
"Contrairement à sa sOEur (ayant passée son baccalauréat il y a 4 ans), mon fils Habib a été plus forts dans son esprit et ne s' est pas laissé au stress de l'avant-examen", a révélé Mme Bourguiba qui a exprimé son optimise et sa confiance en la capacité de son enfant de réussir son baccalauréat avec une mention "assez bien" ou "excellent".
D'après Mme Bourguiba, "l'élève qui réussira certainement son baccalauréat n'est autre que celui qui optera pour une préparation à jour dès le début de l'année scolaire et ne pas se limiter à la dernière étape de révision à quelques jours de l'épreuve".
Afin de bien lui préparer un climat mental et social opportuns à la veille du baccalauréat, Mme Bourguiba a mis à la disposition de son fils sa carte de restauration afin qu'il puisse l'utiliser librement pour une durée de deux mois.
"Cette action permettra à Habib de trouver tous ce qu'il veut savourer (pizza, sandwich, Fast food..) dans le cas où la nourriture à la maison ne le plait pas", a expliqué Mme Bourguiba qui représente un échantillon de la mère tunisienne qui ne laisse rien échapper en matière de garantie des conditions de réussites de son enfant candidat au baccalauréat.
D'après les propos de Mme Bourguiba, "la mère est généralement plus proche au bachelier que le père et qu'elle reste plus longtemps à la maison s'occuper de son enfant candidat aux niveaux de son habit, nourriture, choix (..)".
Cependant, a-t-elle poursuivi, "le père joue un rôle primordial sur le côté matériel ou financier, qui constitue un important apport pour le candidat et un facteur déterminant dans la stabilité de son état d'âme avant, pendant et après les épreuves du baccalauréat".
Aujourd'hui la majorité des bacheliers ont passé l'épreuve de la philosophie qui semble être (à l'esprit des élèves) la plus difficile et la plus compliqué dans la mesure où l'obtention d'une moyenne de 10 sur 20 (moyenne minimale requise pour réussir chaque épreuve du baccalauréat) "est tributaire non pas du niveau de l' élève mais plutôt de l'état d'esprit du correcteur", a déclaré à Xinhua, Marwen (22 ans) à quelques minutes après avoir fini son premier examen d'aujourd'hui.Selon-lui, l'important est d'avoir le diplôme indépendamment de la moyenne réalisée puisque les ambitions d'avoir un travail "continue" en Tunisie ne cesse de devenir une "difficulté atroce".
Outre la présence de certains engagements professionnels ( gérant d'une boulangerie), "le diplôme du baccalauréat représentait depuis l'an dernier un sérieux handicap empêchant mon voyage pour l'étranger afin de construire mon avenir soit en poursuivant les études soit en déclenchant une carrière professionnelle meilleure".
A la lumière de l'importance accordée par le jeune tunisien, sa famille voire même ses proches à l'épreuve nationale du baccalauréat, tous les efforts se multiplient actuellement à bien faire réussir cette échéance sociale qui marque cette année la fin du mois de juin.
Plus de 129.000 candidats passeront cette année le baccalauréat répartis sur 528 centres d'examens sur tout le territoire du pays. Selon le système éducatif tunisien, les épreuves auront lieu du 6 au 13 juin pour une première session dite "principale" (avec deux jours de repos).
En cas de non-réussite lors de la première session, les candidats passeront à une deuxième session dite "session de contrôle" (26-29 juin) où les candidats repasseront les disciplines auxquelles ils ont échoué lors de la session principale. Les résultats du baccalauréat seront délibérés cette année le 23 juin (session principale) et le 7 juillet (session de contrôle).
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