16062012 Xinhua COTONOU, 15 juin (Xinhua) -- A l'instar de la communauté internationale, le Bénin célèbre le 16 juin la Journée de l'Enfant africain couplée dans sa 22ème édition avec celles relatives à la lutte contre le travail des enfants et aux réfugiés. Mais, l'enfant africain a bien besoin de mieux qu'une Journée pour sa survie.
En Afrique comme partout dans le monde, le travail fait partie intégrante de la vie, qui ennoblit l'homme et participe à l'édification de l'économie et de la société. Il contribue également à la socialisation de l'enfant et permet de transmettre les qualifications des parents aux enfants. De ce fait, il n'est pas rare de rencontrer dans les ateliers de métiers, les usines de type familial, des enfants de bas âge. Pris sous cet angle, le travail constitue un sérieux handicap pour l'enfant qui est privé de ses droits fondamentaux, notamment l'accès à l'éducation, à la santé, au développement physique, mental, moral, spirituel et au plein épanouissement.
Comment l'enfant pourrait-il assumer toutes ses responsabilités, s'il ne jouit pas de la plénitude de ses droits fondamentaux en tant que personne humaine ?
Le travail des enfants, en Afrique plus qu'ailleurs, est une réalité structurelle et non conjoncturelle. Car en fait, la monétisation des rapports sociaux, la détérioration sans cesse croissante des conditions financières et matérielle des ménages, la dette extérieure des Etas, les programmes d'ajustement structurel (PAS) et leurs contraintes, les conflits armés, les guerres avec leurs conséquences (morts, enfants soldats, exilés, déplacés et autres mutilés), ainsi que la pauvreté extrême qui assaille les populations, sont autant de causes de la dégradation de la situation des enfants et de leur mise au travail précoce.
Au Bénin, une étude réalisée par l'Observatoire de la famille de la mère et de l'enfant en 2010 révèle que sur un total de 10440 enfants accueillis par 163 structures de protection des enfants, 98 % sont Béninois, 1% Togolais et le reste de nationalités malienne, ghanéenne, ivoirienne, burkinabè, nigérienne, nigériane et congolaise (entre 0,04% et 0,2%). Selon la même étude, près de la moitié de ce nombre (42%) ont entre 10 et 14 ans et 15% ne sont pas en âge d'être scolarisés.
Selon une autre étude réalisée par le Bureau international du travail (BIT), 60% de quelques 115 millions d'enfants de moins de 18 ans qui travaillent sont utilisés dans l'agriculture. 30 % dans le commerce et le reste sur tout autre lieu où la force de travail qu'on exige d'eux, contraste étrangement avec leur âge. L'Afrique, le continent le plus pauvre, utilise une forte proportion de ce nombre, environ 40%.
Ces enfants, placés auprès des tuteurs connus ou non connus, sont utilisés comme des bêtes de somme, ne profitant généralement pas des fruits de leur travail.
Célébrer la Journée de l'enfant africain, c'est bien; commémorer la journée de lutte contre le travail des enfants, c'est louable.
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