Madagascar : Le zébu, une richesse malgache en péril (PAPIER GENERAL)
le 20/06/2012 14:41:56
Madagascar

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Xinhua
ANTANANARIVO, 19 juin (Xinhua) -- Le zébu constitue l'une des richesses qui fait la renommée des malgaches et il intervient dans son quotidien que ce soit culturel, social ou économique mais cette richesse est de plus en plus en péril.



Selon les chiffres du ministère de l'élevage à Madagascar, 80% des 21 millions de malgaches travaillent dans le secteur agricole dont l'agriculture, l'élevage et la pêche et 48% d'entre eux pratiquent l'élevage de zébus.

Cet élevage est concentré dans les parties Sud (province de Tuléar), Ouest (régions de Bongolava et Menabe) et sud-ouest du pays (région Sofia) avec 65% de l'effectif du cheptel national mais il est moins important dans les provinces de Diégo (au nord) et de Toamasina (à l'est).

D'après le ministère de l'Elevage, le nombre total de zébus à Madagascar est estimé à environ 9.800.000 têtes avec un taux de croissance annuelle de 0,8%, c'est-à-dire, près de 700.000 têtes par an.

Dans la société malgache, le zébu occupe une place prépondérante, au point de nommer l'équipe nationale de football en «Baréa» qui signifie «zébu».Dans une partie de la Grande île ( dans les Hautes terres, la province de Majunga et Fianarantsoa), on utilise surtout les zébus pour les travaux agricoles. 42% des agriculteurs utilisent la traction animale pour le labour et 48% pratiquent le piétinement des rizières par les boeufs.

L'élevage de zébus prend une autre visée dans les autres régions de la Grande Ile. A Tuléar, dans la partie sud du pays et dans les régions sud-est de la province de Fianarantsoa, les zébus sont surtout utilisés lors des rituels coutumiers comme le décès, la circoncision ou le mariage.

Plus la famille possède un cheptel bovin, plus la société la considère comme riche et bénéficie d'une notoriété incomparable. Lors des cérémonies traditionnelles et coutumières comme l' exhumation et le mariage, le nombre de zébus tués et partagés aux convives indique la notoriété de la famille du défunt et de son rang social.

Dans d'autres ethnies malgaches comme l'ethnie Bara (au sud du pays), connue pour leur solidarité et leur attachement à leur origine, leurs terres, et surtout à leurs zébus, la coutume oblige que les hommes doivent voler des boeufs et une fois appréhendés, ils vont tout de suite en prison. Selon eux, avoir réalisé un vol de boeufs et plus encore, avoir été emprisonné pour un tel acte, constituent une marque de courage, un exploit et un défi réalisé envers sa famille et la société.

Toutefois, des usurpateurs profitent de cette tradition pour voler des boeufs et régner l'insécurité. Les provinces de Majunga, Tuléar et Fianarantsoa sont parmi les zones qui en pâtissent énormément.

En moyenne, 80 têtes de bétail ou plus sont volées chaque année dans une commune, soit une moyenne d'environ 1.500 têtes par tranche de 100.000 habitants.Le nombre de cheptel bovin dans le pays a connu une régression, pas seulement à cause des vols de boeufs, mais également à cause des problèmes d'alimentation du cheptel, de protection sanitaire, de commercialisation et d' exportation.

Pourtant, depuis le début le mois de février dernier, avec la levée de l'embargo sur l'exportation de la viande bovine de l' Union Européenne, le projet de Madagascar est d'exporter plus de 50.000 de boeufs sur pieds certifiés par les autorités sanitaires pour une durée de un an et demi aux Comores ainsi que dans les îles voisines. Jusqu'à maintenant, 158 têtes de bovidés ont été expédiées officiellement aux Comores.

En début de cette semaine, le premier ministre de la transition malgache, Omer Beriziky, a annoncé que l'exportation de bovidés sera de nouveau suspendue afin de ne pas léser la demande en viande de boeufs de la population locale mais également à couper d' éventuelle connexion de vols de bovidés avec la reprise de l' exportation des boeufs sur pieds.La consommation annuelle malgache est de 400.000 têtes soit environ 2 Kg par habitant si elle était de 17 Kg par habitant en 1970.

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