Niger : Le Niger prend les devants pour une meilleure campagne agricole (SYNTHESE)
le 24/06/2012 10:10:22
Niger

24062012
Xinhua
NIAMEY, 23 juin (Xinhua) -- Le Niger, pays sahélien, avec une superficie de 1 267 000 km2, et une population estimée à 16 millions d'habitants, dont 62% vivant en dessous du seuil de pauvreté, connaît depuis des décennies des crises alimentaires chroniques, conséquences, notamment, de l'austérité du climat, des sécheresses récurrentes, des attaques acridiennes.




Cette année, le déficit céréalier, né de la mauvaise campagne agricole précédente, s'élève à plus de 690.000 tonnes, plaçant ainsi 5,4 millions de personnes dans une situation d'insécurité alimentaire.

Pour relever ce défi, en prélude à la campagne agricole 2012- 2013, que le service météorologique national annonce meilleure à la précédente, sur le plan pluviométrique, les autorités nigériennes ont mobilisé d'énormes moyens pour une bonne production.

C'est ainsi que l'Etat, avec l'appui de ses partenaires, a mis plus de 7.220 tonnes de semences améliorées à la disposition des populations des villages déficitaires, sur un besoin estimé, cette année, à 9.642 tonnes, pour un montant de 6,107 milliards de FCFA (environ 11,4 millions USD), apprend-on à la Direction de la vulgarisation et du transfert de technologies au ministère de l'Agriculture.

Ces semences sont composées de mil, de sorgho et de niébé, les principales céréales généralement cultivées et consommées par les Nigériens. Elles permettront la mise en valeur de plus 1,2 million d'hectares, par 830.000 exploitants répartis dans les 200 communes les plus vulnérables du pays.

Sur le plan phytosanitaire, le gouvernement, à travers la Direction générale de la protection des végétaux (DGPV), envisage d'augmenter significativement cette année ses capacités et son potentiel d'intervention sur l'ensemble du territoire national.

Ainsi, en plus des 60.000 litres de pesticides de synthèse déjà disponibles, il sera procédé à l'acquisition de plus 40.000 litres de pesticides supplémentaires, ce qui permettra de passer la couverture à 400.000 hectares, contre 130.000, l'année passée.

En outre, les services de la protection des végétaux disposent d'importantes quantités de matériels d'interventions terrestres et aériennes.

Il s'agit notamment de 672 appareils portatifs, 210 appareils à pression entretenue, 6 appareils micron air autoportés et 162 appareils motorisés.

A ce dispositif, vient s'ajouter une flotte de lutte antiacridienne constituée de trois aéronefs de type CESSNA, pour les interventions aériennes et d'un atelier de maintenance.

Par ailleurs, il faut ajouter à ces mesures, les formations de renforcement de capacités données aux techniciens d'encadrement et à un nombre important d'agriculteurs sur les techniques culturales et de traitement phytosanitaire.

Autre point non négligeable dans ce dispositif national pour une bonne campagne agricole cette année, c'est l'appui des partenaires au développement.

En effet, devant l'insuffisance des capacités du pays pour faire face à certaines menaces, notamment, l'Etat n'hésite pas souvent à faire appel aux partenaires.

C'est ainsi qu'alertées, cette semaine, sur une menace d'invasion acridienne sur le nord du pays, au moment où commence à peine de s'installer la saison des pluies au Niger, les autorités ont vite appelé la communauté internationale à l'aide pour un appui en vue de faire face à ce "péril acridien".

La menace était réelle, et il était impératif pour l'Etat de contenir le danger au niveau de la bande nord, traditionnellement pastorale, par l'intensification de la lutte. Ceci pourrait empêcher les essaims de descendre dans la zone agricole pour commettre des dégâts sur les cultures, une des principales causes du déficit céréalier enregistré lors de la campagne précédente.

Les donateurs ont réaffirmé, à l'occasion, leur constante disponibilité aux autorités nigériennes, mais veulent s'assurer que ces interventions rentrent dans le cadre d'un plan clairement établi.

Selon le chef de file des partenaires au développement au Niger, M. Jean Jacques Quariat, lors de la rencontre avec le Premier ministre nigérien, M. Brigi Rafini, mercredi dernier à Niamey, la communauté internationale et les partenaires au développement, sont particulièrement préoccupés par les menaces sur la production au Niger, et ce d'autant plus que les investissements qui ont été faits dans le cadre des programmes d'urgence, surtout en ce qui concerne le volet sécurité alimentaire, risquent d'être annihilés s'il n'y a pas une intervention rapide.

La campagne agricole 2012-2013 s'installe timidement sur le territoire national. Plusieurs villages, notamment, des régions de Zinder (est), Maradi et Tahoua (centre) et une partie des régions de Dosso (ouest) et Tillabéry (extrême-ouest), ont déjà entamé le premier cerclage.

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