Centrafrique : le parti au pouvoir rejette les accusations de fraudes de l'opposition
le 27/01/2011 12:39:50

En réaction aux accusations de fraudes de trois des quatre adversaires du président centrafricain François Bozizé à la présidentielle de dimanche, à savoir Martin Ziguélé, Jean-Jacques Démafouth et Emile Nakombo, le camp présidentiel a rejeté ces accusations en l'absence des résultats partiels et taxé ses adversaires de "mauvaise foi".


(Xinhua) --"Le message, c'est de relever les tergiversations de l' opposition. Nous avons organisé de manière consensuelle les élections avec l'opposition. Nous attendons les résultats qui seront publiés et proclamés par les instances habilitées à le faire", a déclaré le secrétaire général du Kwa na kwa (KNK, au pouvoir), Elie Ouéifio, lors d'une conférence de presse mardi au siège du parti à Bangui.

Faisant suite à une manifestation similaire organisée quelques heures plus tôt par le Collectif des forces du changement (CFC) dont font partie l'ex-Premier ministre Martin Ziguélé, l'ex- ministre de la Défense et chef rebelle Jean-Jacques Démafouth puis Emile Nakombo, M. Ouéifio a à son tour accusé les trois leaders " de fuite en avant".

"L'opposition a perdu tout son temps à tergiverser ici à Bangui et ils ont laissé le terrain vide (..) Ils sont de mauvaise foi, obnubilés par des gains égoïstes. Le peuple aujourd'hui les sanctionne", a-t-il dit, après avoir indiqué que ces opposants " ont demandé un gouvernement de transition, de large ouverture, se faire un peu de pognon avant d'aller aux élections".

Réunis au siège du Rassemblement démocratique centrafricain ( RDC), parti d'Emile Gros-Raymond Nakombo, les principaux leaders du CFC ont accusé, sur la base de résultats partiels déclarés par leurs différents états-majors et non officiels, le général Bozizé et son parti de "fraudes massives et ostentatoires" pour une réélection au premier tour du chef de l'Etat sortant au terme du scrutin présidentiel de dimanche couplé avec des législatives.

Annonçant des recours en annulation de la "mascarade électorale ", ils ont clairement fait savoir leur détermination à mener le combat pour se faire entendre, indexant au passage la communauté internationale de complicité à l'égard du régime en place. Un discours que le camp présidentiel considère comme un appel à la haine difficilement tolérable.

"C'est des déclarations assez dangereuses. Nul n'a le monopole de la violence", a avisé Elie Ouéfio, par ailleurs secrétaire général de la présidence centrafricaine et ancien ministre d'Etat en chargé de l'Administration du territoire, et qui se refuse par ailleurs à penser que les élections du 23 janvier 2011 soient un échec.

"Ces élections sont le couronnement du dialogue politique et inclusif (de décembre 2008, ndlr). C'est vrai que ça a pris du retard, mais ce retard est dû à l'opposition. Le chef de l'Etat a fait des concessions pour que tout le monde participe aux élections", a-t-il soutenu.

Reportées deux fois en 2010, ce double scrutin mettait en lice pour la présidentielle, en plus de François Bozizé, arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en mars 2003 et élu en 2005, et les leaders du CFC, l'ex-chef de l'Etat Ange-Félix Patassé. Environ 1, 8 million d'électeurs recensés devaient les départager, tout comme les 868 candidats pour les 105 sièges de députés de l'Assemblée nationale (Parlement) dont 213 pour le CFC et 105 pour le KNK.

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