15072012
Xinhua
Par Raphaël MVOGO

ADDIS ABEBA, 15 juillet (Xinhua) -- Après le désistement du Malawi initialement désigné pour abriter ces assises, le 19e sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) se tient dimanche et lundi à Addis Abeba en Ethiopie, sur fond du duel entre le président sortant de la Commission de l'UA Jean Ping et sa rivale sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma.




Les deux adversaires qui n'avaient pas pu être départagés lors du précédent sommet en janvier dans la même ville, seront opposés pour un nouveau vote censé être le dernier pour la désignation du futur chef de l'instance exécutive de l'organisation panafricaine, mais qui, jusqu'ici, reste marqué par une rivalité idéologique entre les blocs francophone et anglophone du continent.

Originaire du Gabon dont il fut ministre des Affaires étrangères avant son élection en 2008, Jean Ping est soutenu par les pays de sensibilité francophone, tandis que la candidature de la ministre sud-africaine de l'Intérieur et ex-épouse du président Jacob Zuma est portée par les pays anglophones emmenés par l' Afrique australe, d'après des sources concordantes.

L'impasse dans cette élection avait plongé l'Union africaine dans un malaise inattendu faisant suite à la surprise créée par l' Afrique du Sud d'imposer une compétition électorale pour le choix du nouveau responsable, une situation inédite depuis le consensus consacré par l'Organisation de l'unité africaine (OUA, ancêtre de l'UA créé en 1963) dans le mode de prises des décisions.

Le présent sommet des leaders africains devra également élire les autres membres de la Commission (le vice-président et les neuf commissaires) dont les mandats avaient aussi été prorogés pour un délai de six mois. Ce qui fait dire aux observateurs que ce dossier épineux va éclipser le thème officiel de ce rendez-vous " promouvoir le commerce intra-africain", déjà inscrit dans l'agenda du 18e sommet.

Mais, l'attention est aussi portée sur les différentes crises qui ont ressurgi dans diverses régions d'Afrique, dont notamment la situation au Mali, le nouveau conflit dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), l'instabilité en Guinée- Bissau, la tension entre le Soudan et le Sud-Soudan.

Pour ces crises, un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA s'est tenu samedi en présence d'une dizaine de dirigeants du continent, sous la conduite de l'Ivoirien Alassane Ouattara, avec à ses côtés son homologue du Bénin, Thomas Yayi Boni, président en exercice de l' organisation panafricaine, et du président de la Commission Jean Ping.

Concernant le Mali, cette réunion a affirmé "la détermination à imposer des sanctions contre les groupes terroristes et criminels opérant au Nord du Mali, ainsi qu'à l'encontre de tout autre groupe armé qui fait obstacle à la recherche d'une solution à la crise et aux efforts de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ndlr) et de l'UA".

Ceci, en vue de permettre la restauration de la paix et la préservation de l'intégrité territoriale de ce pays.

Entre le Soudan et le Sud-Soudan qui ont d'ailleurs repris à Bahar Dar, une localité éthiopienne, leurs négociations interrompues en avril, un appel a été lancé pour un accord pour la réouverture des frontières communes afin de favoriser les échanges commerciaux nécessaires entres les deux frères ennemis et la normalisation effective de leurs relations.

Sur la RDC, une réunion extraordinaire de la Conférence internationale sur les Grands Lacs (CIGL) est prévue ce dimanche pour réfléchir, entre autres, à l'établissement d'une force internationale neutre dans l'Est du pays en proie à un regain de violences.

S'agissant de la Guinée-Bissau, une réunion d'urgence du Groupe de contact créé avec l'appui de la CEDEAO est préconisée.

Dans une optique de recherche de solutions pour la gestion des conflits, l'UA a lancé vendredi, en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), une Initiative de solidarité africaine en appui à la reconstruction et au développement post- conflit en Afrique.