17072012
Xinhua
BEIJING, 17 juillet (Xinhua) -- Depuis l'établissement du Forum de coopération Chine-Afrique, la coopération entre la Chine et les pays africains s'est intensifiée et repose sur de nouveaux principes, a indiqué à Beijing un expert en études internationales, peu avant l'ouverture de la 5e réunion ministérielle du forum.



"La coopération sino-africaine au XXIe siècle est axée sur les échanges économiques et commerciaux, les avantages réciproques et sur le renforcement de la capacité des pays africains à se développer de manière indépendante," a indiqué Qi Jianhua, directrice du centre de recherche sur la Francophonie relevant de l'Institut des Hautes Études diplomatiques de Chine.

D'après Mme Qi, la coopération repose aujourd'hui sur de nouveaux principes qui diffèrent des fondements de la coopération sino-africaine au XXe siècle. A la fin de la seconde guerre mondiale, la Chine a adopté une politique de coopération envers les pays africains basée sur le soutien des luttes indépendantistes en Afrique et sur un soutien politique mutuel sur la scène internationale. Toutefois, avec l'atténuation des tensions entre les grandes puissances à fin de la guerre froide, la Chine et les pays africains ont dû relever le défi de développer leur économie nationale, et la coopération sino-africaine s'est ainsi de plus en plus orientée vers les domaines économique et commercial.

"A travers la coopération économique sino-africaine, établie sur les principes d'égalité et de bénéfices mutuels et respectueuse des règlements de la communauté internationale, la Chine a grandement contribué au développement du continent africain", a souligné Mme Qi.

Selon des statistiques du ministère chinois du Commerce, la Chine avait, fin 2007, mené à bien plus de 800 projets d'aide en Afrique, dont la construction de plus de 2 000 kilomètres de routes et plus de 3 000 kilomètres de chemins de fer.

Bien que la Chine jouisse depuis longtemps d'une balance commerciale excédentaire avec les pays africains, le pays a mis en oeuvre une série de politiques visant à rééquilibrer les échanges, en encourageant, entre autres, l'importation des produits africains, notamment des produits à haute valeur ajoutée, en intensifiant les aides et l'investissement en Afrique, et en exonérant les pays africains de droits de douane.

Un chiffre suggère une amélioration de la situation : en 2011, la Chine a enregistré un déficit des échanges commerciaux avec les pays africains de 20,1 milliards de dollars, soit une hausse de 183% en base annuelle.

Face à la situation complexe de l'économie mondiale, la Chine et les pays africains ont davantage porté leur attention sur le développement durable de leurs relations. La Chine s'est ainsi efforcée de contribuer au renforcement de la capacité des pays africains à se développer de manière indépendante, a indiqué Mme Qi.

La plus importante contribution que la Chine a apportée à cet égard est la formation d'un grand nombre de talents dans les pays africains, a expliqué la directrice. Selon les statistiques du ministère du Commerce, entre 2006 et 2009, le gouvernement chinois a organisé 700 formations destinées aux fonctionnaires et aux techniciens africains, formant quelque 15 000 talents africains dans les secteurs du commerce, de la diplomatie, de la défense, de la gestion publique, de la santé, de l'agriculture, de l'éducation, des télécommunications, de la technologie, de la culture, de la protection de l'environnement, du transport, des finances et de l'énergie.

Par ailleurs, le Premier ministre chinois Wen Jiabao s'est engagé, lors de la 4e réunion ministérielle du Forum de coopération Chine-Afrique qui s'est tenue en Egypte en 2009, à former 20 000 talents africains en 3 ans.

L'établissement du Forum de coopération Chine-Afrique a considérablement contribué à l'émergence d'un nouveau partenariat sino-africain. En effet, ce mécanisme de dialogue a renforcé la confiance politique mutuelle entre les deux parties et est devenu une plate-forme pour la coopération économique approfondie, a estimé la directrice.

"Je suis convaincue qu'avec l'ouverture de la 5e réunion ministérielle du forum à Beijing, ce mécanisme exercera une influence de plus en plus importante sur la construction d'un nouvel ordre politique et économique mondial," a conclu Mme Qi.