Mali : Al-Qaïda coordonne les différents groupes islamistes du nord
le 22/07/2012 12:00:00
Mali

22072012
IRIB
Les groupes salafistes armés qui occupent et se partagent le nord du Mali depuis fin mars agissent en parfaite coordination sous la houlette d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), maître du jeu dans la région, selon des informations concordantes.


Ansar Dine, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) et Aqmi occupent et contrôlent les trois grandes villes et régions administratives du nord du Mali, Gao, Tombouctou et Kidal. Dans chacune d'elles, la branche maghrébine d'Al-Qaïda est omniprésente.

"Aqmi a un côté caméléon, prend toujours la couleur locale pour ne pas brusquer, sous-traite avec des jihadistes locaux tout en restant très vigilante", explique un responsable de la sécurité de la région.

"Tout est organisé chez eux. Le ravitaillement, la formation militaire, le renseignement, la formation idéologique", selon une autre source sécuritaire, qui ajoute: "Ne nous y trompons pas. Les centaines de jeunes qui sont recrutés au nom du Mujao ou d'Ansar Dine, sont en réalité des combattants d'Aqmi".

La force d'Aqmi, issue du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien, réside dans sa parfaite connaissance du nord du Mali où elle est implantée depuis au moins cinq ans, l'excellente formation de ses combattants et l'argent, provenant de rançons obtenues en échange de la libération des otages qu'elle enlève et de divers trafics dans les pays du Sahel.

A Gao, principale ville du nord du Mali, c'est officiellement le Mujao, en majorité composé d'Arabes de la région et de Sarhaouis, qui a pignon sur rue.

C'est avec la complicité des Sarhaouis que trois otages européens - deux Espagnols, dont une femme, et une Italienne - ont été enlevés en octobre 2011 à Tindouf (ouest de l'Algérie), fief du Polisario, mouvement qui combat pour l'indépendance du Sahara occidental (sud du Maroc), avec le soutien d'Alger.

Les trois otages ont été libérés mercredi dans la région de Gao en échange d'une rançon de 15 millions d'euros et de la libération d'un islamiste qui était détenu en Mauritanie, selon le Mujao.

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