Mali : retour du président de la République au bercail dans un contexte de divergences (PAPIER GENERAL)
le 28/07/2012 10:51:05
Mali

28072012
Xinhua
BAMAKO, 28 juillet (Xinhua) -- Le président malien de la transition, Pr Dioncounda Traoré, a regagné son pays vendredi après-midi, après un séjour médical de deux mois en France.



Le président Traoré s'était rendu en France pour recevoir des soins après avoir été agressé et blessé le 21 mai dernier dans son bureau au palais présidentiel par des manifestants qui réclamais sa démission.

"Je suis très content de regagner mon pays que j'aime tant, que nous aimons tous tant. Pour moi, le 21 mai n'a pas existé", a déclaré le président malien, qui a annoncé qu'il va s'adresser à la nation malienne dimanche prochain. A Paris, M. Traoré avait déclaré qu'il a pardonné à ses agresseurs.

L'une des premières missions du président malien doit être, selon certains observateurs avertis, la formation d'un gouvernement d'union nationale avant le 31 juillet prochain, conformément aux recommandations de la 2è réunion du groupe de contact de la CEDEAO sur le Mali, tenue le 7 juillet dernier à Ouagadougou.

Ces mêmes observateurs soulignent qu'une fois ce gouvernement formé, "priorité doit être donnée à l'unique mission à double objectif : la reconquête des régions du Nord de notre pays, l' organisation des élections générales dans le dogme de la transparence démocratique".

Ladite mission a été assignée aux organes de la transition suite à la signature de l'accord-cadre en avril dernier par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE, junte militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars dernier Ndlr).

A la veille du retour de Dioncounda Traoré au Mali, les débats politiques étaient et sont toujours intenses en ce qui concerne la formation d'un gouvernement d'union nationale.

En effet, certains regroupements politiques à l'image du Front uni pour la Sauvegarde de la Démocratie et de la République (FDR, anti-putsch) et de son allié, à savoir l'Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise (ADPS), ont demandé la démission du Premier ministre Cheick Modibo Diarra et de son gouvernement.

Cependant, la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM, pro-putsch, Ndlr), la convergence pour sauver le Mali (CSM) et l'Union nationale des femmes du Mali se disent " favorables au maintien du Premier ministre et de son équipe gouvernementale".

"L'intérim est fini depuis le 22 mai. C'est le président de l' Assemblée nationale qui est de retour. Je suis député, c'est donc mon collègue qui est de retour. Je lui souhaite bon retour et prompt rétablissement", a déclaré à Xinhua Oumar Mariko, secrétaire général du parti SADI et leader du Mouvement populaire MP22, créé au lendemain du coup d'Etat du 22 mars dernier et qui soutient les putschistes.

M. Diarra a fait savoir vendredi matin qu'il ne va pas démissionner "au moins pour deux raisons".

"Le Mali m'a tout donné. Quand ce pays me confie une tâche, tant que je resterai débout, je ne vais jamais démissionner", a-t- il déclaré lors d'une rencontre avec la presse.

Evoquant le délai donné par les chefs d'Etat du groupe de contact de la CEDEAO sur le Mali pour la formation d'un gouvernement d'union nationale, le Premier ministre a soutenu que "la date du 31 juillet a été fixée à titre indicatif" et que la formation du gouvernement d'union nationale "peut aller au-delà".

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