L'Union africaine (UA) doit mobiliser les efforts nationaux, régionaux et internationaux dans la recherche d'une issue pacifique à la crise postélectorale en Côte d'Ivoire, a déclaré vendredi à Addis Abeba dans un appel aux pays membres de l'organisation continentale, le Premier ministre kényan et médiateur de l'UA dans cette crise, Raila Odinga.
(Xinhua) --La moindre étincelle pourrait dégénérer en conflit majeur avec des conséquences sur la stabilité régionale de l'Afrique de l'Ouest, a prévenu Odinga lors d'une déclaration à la presse au siège de l'UA à Addis Abeba, la capitale d'Ethiopie qui accueille le 16e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du continent.
"La CĂ´te d'Ivoire est sur un couteau", a-t-il dit.
"Eu égard à sa longue histoire de troubles et de guerre civile, et la préparation d'un conflit armé par les deux camps [se disputant le pouvoir, ndlr], la moindre étincelle pourrait dégénérer en affrontement généralisé avec des effets sur la stabilité régionale. La passivité vis-à -vis de cette tension croissante pourrait à terme hypothéquer la paix et la sécurité en Côte d'Ivoire", a-t-il indiqué.
"C'est donc vital pour l'Union africaine d'entreprendre immédiatement la mobilisation nationale, régonale et internationale pour une solution pacifique sur la base des résolutions déjà adoptées par l'UA et la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ndlr)", a insisté le Premier ministre kényan.
Le médiateur de l'UA a souligné que c'est une crise africaine et que seule l'Afrique peut y apporter une solution durable dans l'intérêt de toutes les parties concernées.
"Mais il demeure une certaine méconnaissance au sujet des faits les plus importants relatifs au processus électoral. Mon rapport soumis au Conseil de paix et de sécurité (de l'UA) relève que les accords sur l'organisation et le déroulement des élections ont été appprouvés formellement par le président Laurent Gbagbo et ses adversaires", a-t-il mentionné.
"Les positions déclarées de l'UA et de la CEDEAO ne concernent pas l'utilisation de la force. Ces deux organisations oeuvrent pour la résolution pacifique des conflits, premièrement dans leur principe et ensuite parce que une issue négociée est la meilleure voie pour conforter les bases d'une nation ivoirienne stable et réconciliée", a déclaré M. Odinga.
"La Côte d'Ivoire symbolise la grave tragédie qui semble s'abattre sur l'Afrique, car certains dirigeants ne veulent pas quitter le pouvoir après avoir perdu une élection. Ce refus est particulièrement saisissant pour le cas de la Côte d'Ivoire parce que jamais a-t-on vu autant d'unanimité autour des institutions indépendantes sur les résultats d'une élection contestée en Afrique", a-t-il ajouté.
"L'Afrique n'aura jamais une base politique solide sauf si nous intégrions la culture démocratique de cession du pouvoir suite à une défaite électorale", a-t-il poursuivi.
"Ce sommet doit adresser un message fort et sans équivoque pour un dialogue direct entre les deux parties (de la crise ivoirienne, ndlr)", a conclu le Premier ministre kényan.
La crise ivoirienne sera l'un dossiers à l'ordre du jour du 16e sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africiane du 30 janvier au 1er février à Addis Abeba, au siège de l'organisation.
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