Tunisie : Une année difficile en 2011 et des signes de reprise au début de 2012 (Banque Centrale)
le 01/08/2012 09:51:38
Tunisie

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Xinhua
TUNIS, 31 juillet (Xinhua) -- La croissance négative de l'économie tunisienne en 2011 a affecté les équilibres macroéconomiques du pays avec aggravation du déficit de la balance des paiements courant et du budget d'Etat avec respectivement 7,4% et 3,7% du PIB et par conséquent une chute des réserves en devises de 19%, a annoncé mardi la Banque centrale de Tunisie (BCT).

Dans l'introduction de son 53e rapport annuel sur les évolutions économiques de 2011, la BCT a révélé que "le climat d' incertitude et d'attentisme des opérateurs économiques et des ménages s'est traduit par un reflux de l'épargne et un blocage de l'investissement" dont les taux ont chuté respectivement de 5,5 et 2,8 points.

"Dans un environnement international difficile, l'économie nationale de Tunisie a subi le contrecoup de l'instabilité politique, sécuritaire et sociale post-révolution et les retombées de la guerre en Libye", a précisé l'ex-gouverneur de la BCT M. Mustapha Kamel Nabli.

La lettre introductive au 53e rapport de la BCT a évoqué le volet social, où la situation en 2011 "s'est également dégradée avec la perte nette d'environ 107 mille postes d'emploi, ce qui a porté le taux de chômage à près de 19% de la population active".

D'un autre côté, les "dérapages" économique de l'année 2011 en Tunisie auraient été plus graves "n'eut été la bonne tenue du secteur agricole et la mise en oeuvre d'un programme économique et social d'urgence ainsi que l'adoption d'une politique monétaire accommodante pour fournir les liquidités aux banques et poursuivre le financement de l'économie", indique la BCT dans l'introduction à son 53e rapport.

Avec l'entame de l'année 2012 (quatre premiers mois), la BCT a détecté des signes de reprise de l'activité dans certains secteurs notamment la progression des échanges commerciaux avec l'extérieur, l'amélioration des recettes touristiques en devises et des transferts des Tunisiens établis à l'étranger.

Toutefois, des signes de pression sur la croissance économique et sur les équilibres financiers semblent se dessiner en début de cette année. Notamment, le ralentissement des exportations des industries manufacturières (à partir de mars), la hausse du déficit des paiements courants, la baisse des réserves en devises, outre la persistance d'un taux d'inflation élevé.

D'après la BCT, ces pressions "risquent d'augmenter davantage si les mesures idoines de recapitalisation des banques publiques ne seront pas prises à temps, en raison de l'accumulation des crédits non performants".

Pour faire face à cette situation économique et financière difficile, la BCT a opté pour l'injection massive de liquidité dans le secteur bancaire, la maitrise des tensions sur le taux de change du dinar par voie de ponctions substantielles sur les réserves en devises. En parallèle, la Banque centrale de Tunisie a oeuvré au renforcement de la bonne gouvernance et la supervision du secteur bancaire.

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