Madagascar : la candidature de Ravalomanana à la présidentielle remise en question (PAPIER GENERAL)
le 10/08/2012 15:51:45
Madagascar

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Xinhua
ANTANANARIVO, 9 août (Xinhua) -- La candidature de l'ancien président malgache, exilé en Afrique du sud depuis 2009, Marc Ravalomanana, à l'élection présidentielle est remise en question vue les récentes déclarations de diverses entités.

Le président de la transition malgache, Andry Rajoelina, avant son départ pour les Seychelles mardi dernier pour rencontrer Ravalomanana, a déclaré que ce dernier "n'a pas le droit d'être candidat et ne remplit pas les conditions requises pour se porter candidat à la prochaine course à la magistrature suprême".

Selon Rajoelina, Ravalomanana a été condamné par la justice malgache pour être l'auteur de la tuerie d'une cinquantaine de personnes devant le Palais d'Ambohitsorohitra, au centre-ville d' Antananarivo, le 7 février 2009, alors que la loi organique relative à l'élection du premier président de la quatrième République malgache, dans son article 6 prévoit que "les individus condamnés définitivement et non amnistiés ne sont ni éligibles ni électeurs".

Rajoelina a aussi rappelé l'article 45 de la feuille de route de sortie de crise malgache, signé sous l'égide de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC) le 17 septembre 2011.

Cet article stipule que "les principes et les valeurs de la SADC reposent sur le respect de l'intégrité territorial et la souveraineté des États membres. La SADC reconnaît et respecte la compétence, la légitimité et l'indépendance des systèmes judiciaires de ses États membres. La SADC n'a pas le pouvoir de s' ingérer ou d'annuler quelque condamnation judiciaire par le tribunal national de tout État membre".

La ministre de la Justice malgache, Christine Razanamahasoa, a indiqué pour sa part que "la justice malgache est indépendante et ne dépendant d'aucune autre juridiction, Marc Ravalomanana est condamné jusqu'à ce que son avocat ne décide de lancer une voie de recours".

Par ailleurs, les autres conditions requises par la loi organique relative à l'élection présidentielle exigent la nécessité au candidat de résider sur le territoire malgache depuis au moins six mois avant le jour de la date limite fixée pour le dépôt des candidatures.

Ainsi, le candidat doit être domicilié sur le territoire de Madagascar au jour du dépôt du dossier de candidature et il doit être acquitté tous les impôts et taxes exigibles de toute nature pendant les trois précédentes années avant l'élection.

Cette date de dépôt de la candidature n'a pas encore été fixée par décret du Conseil du gouvernement malgache mais selon cette loi organique, la campagne électorale commence trente jours avant la date du premier tour de la présidentielle, c'est-à-dire, le 7 avril 2013 et le dépôt de candidature se ferait un mois avant le début de la campagne.

En somme, Marc Ravalomanana devrait résider à Madagascar au plus tard au mois de septembre prochain s'il veut être candidat, selon cette loi.

Pour ce qui est du règlement des impôts et taxes pendant les trois dernières années, cela reste encore un autre problème à régler pour cet ancien président qui s'est exilé en Afrique du sud depuis 2009.

En outre, le secrétaire général de la Commission de l'Océan Indien (COI), Jean-Claude de l'Estrac, s'est exprimé récemment au siège de la Commission à Maurice, que Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina ne devraient pas se présenter à la prochaine élection présidentielle du 8 mai 2013. Madagascar est l'un des membres de la COI.

Jean-Claude de l'Estrac a avancé que cette option, qui rejoint celle des experts électoraux des Nations Unies est envisagée afin de réduire considérablement les risques de violence politique, qui existent réellement à Madagascar en période électorale.Toutefois, à la mi-juillet dernière, Ravalomanana a affirmé qu'il sera candidat à la prochaine élection présidentielle.

Dans leur camp, la mouvance Ravalomanana a montré récemment que leur dirigeant possède encore un casier judiciaire vierge, impliquant qu'il n'est pas encore condamné par aucune justice de ce pays.

Début août, la Commission Electorale Nationale Indépendante de la transition (CENIT), a annoncé que le premier tour de l'élection présidentielle aura lieu le 8 mai 2013, le second tour est prévu le 3 juillet 2013 avec les élections législatives, et l'élection municipale aura lieu le 23 octobre 2013. Ce calendrier a été le fruit d'un atelier tenu par la CENIT et les experts électoraux internationaux.

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