Côte d'Ivoire : l'UA pour une solution "politique, pacifique et négociée" (Jean Ping)
le 30/01/2011 12:16:58

A la veille du 16e sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) dimanche et lundi à Addis-Abeba en Ethiopie, le président de la Commission de l'UA, Jean Ping, a annoncé lors d'une conférence de presse samedi soir la position africaine pour une solution "politique, pacifique et négociée" de la crise ivoirienne.

(Xinhua) --"L'Afrique a décidé de remettre la balle au centre. Et le centre, c'est l'Afrique, puisque c'est un problème africain", a-t-il dit, assurant qu"'il y a une nouvelle reconnaissance ou une réaffirmation de la décision qui a été prise en disant que c'est Ouattara le vainqueur". Autrement dit, la question désormais est de savoir "comment amener Ouattara à exercer l'effectivité du pouvoir, par rapport à la situation qui prévaut sur le terrain".

"C'est là que les Africains ont décidé que ça doit être par un mécanisme politique, pacifique et négocié. A partir de là, tout est clair. Il nous reste à mettre en œuvre la décision que nous avons prise et un panel a été créé en vue de mettre en œuvre les décisions qui ont été prises. Ce panel va être constitué d'ici demain", a ajouté le président de la Commission de l' Union africaine.

Ce panel, a précisé M. Ping, "si on s'en tient à nos habitudes, est un panel qui comprendra des chefs d' Etat des cinq sous-régions d' Afrique : l'Est, l'Ouest, le Nord, le Sud et le Centre". Cette décision, a-t-on appris, représente notamment une réponse aux prises de position sur la crise ivoirienne postélectorale par des acteurs non africains, bien avant les Africains eux-mêmes, en faveur d'une solution militaire.

"La crise ivoirienne, contrairement à d'autres crises africaines ou dans le monde, nous avons vu des acteurs non africains montés au créneau avant les Africains eux-mêmes, y compris l' ONU. Mais les Africains ont pris les mesures qui s'imposaient, les mêmes d'ailleurs que les acteurs extérieurs. A savoir, ils reconnaissent Ouattara comme le président élu. L'ONU l' a fait, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) l'a fait, l'UA l'a fait", a-t-il expliqué.

"S'il y a usage de la force, qui va utiliser ? L'ONU (Organisation des Nations Unies) est-elle capable d'avoir les pouvoirs d'utiliser la force ? Est-ce que le Conseil de sécurité donnera les pouvoirs d'utiliser le chapitre 7 ? Vous savez vous-mêmes que je ne le crois pas. Parce que le chapitre 7 dans son application totale, ça veut dire qu'une force multinationale arrive comme en Afghanistan", a poursuivi Jean Ping.

Dans le même temps, il s'est dit étonné que lorsque le continent sollicite l'aide du Conseil de sécurité pour la Somalie, aucune suite favorable n'est donnée à sa demande. En fin de compte, les Africains s'estiment pousser à s'engager dans "le sale boulot" en Côte d'Ivoire. Il a clairement fait état de divisions sur le sujet entre les pays africains.

Des sources diplomatiques approchées par Xinhua à Addis-Abeba citent l'Afrique du Sud et l'Angola comme des têtes de pont des pays opposés aux manœuvres préconisées contre le président Gbagbo.

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