Guinée : Préparatifs de l'Aïd-el-fitr sur fond de conjoncture économique en Guinée (SYNTHESE)
le 18/08/2012 14:07:40
Guinée

18082012
Xinhua
CONAKRY, 17 aoĂ»t (Xinhua) -- Les fidĂšles musulmans de GuinĂ©e s'apprĂȘtent Ă  cĂ©lĂ©brer l'AĂŻd-el-fitr, fĂȘte qui marque la fin du mois de jeĂ»ne musulman, dans une situation conjoncturelle sans prĂ©cĂ©dent.


Cette fĂȘte est prĂ©vue pour ce week-end, et va avoir lieu au moment oĂč les fonctionnaires de l'administration publique et privĂ©e n'ont pas encore perçu leurs salaires. En pareille circonstance, les chefs de famille ont parfois recours aux usuriers pour des emprunts d'argent, avec un taux trop Ă©levĂ©.

Une pratique bien ancrée dans le mode de vie des enseignants et autres agents auxiliaires de santé disséminés à travers les provinces du pays. Comme le témoigne Gadiri Bah, professeur dans un collÚge de la Moyenne Guinée en séjour à Conakry, en cette période de vacances scolaires, contacté par un reporter de Xinhua.

"Avec les salaires qu'on nous octroie, il est difficile de s'en sortir lorsque nous avons une famille à nourrir. Et ce qui est déplorable c'est le retard accusé dans le paiement de ces salaires. Parfois les trésoriers ne font face à nous travailleurs de l'intérieur que vers les 15 du mois. Donc, face à une telle situation, le seul recours est l'usurier du coin", déplore notre interlocuteur.

En pĂ©riode de fĂȘte, la situation devient intenable, et ils sont nombreux les "pauvres" fonctionnaires qui se voient dans l'obligation de contracter une dette auprĂšs de l'usurier, d'aprĂšs les explications de Gadiri Bah.

Pour la somme de 100 mille francs guinĂ©ens soit 10 euros d'emprunt, le dĂ©biteur rembourse 125 voir 130 mille francs guinĂ©ens, soit le montant contractĂ© majorĂ© de plus de 25% d'intĂ©rĂȘt. Ce vendredi, dernier jour ouvrable avant la fĂȘte du ramadan, les rues de la capitale guinĂ©enne grouillent de monde, tous ayant l'air affĂ©rĂ©. L'ambiance de fĂȘte est perceptible. Les salons de couture sont bondĂ©s de clients ainsi que les salons de coiffure fĂ©minine. Ces derniers avaient dĂ» fermer durant les trois premiĂšres semaines du mois de jeĂ»ne, faute de clientĂšle.

Car durant le ramadan, les femmes de confession musulmane se gardent de se faire belles. Se contentant du strict minimum en termes de toilette corporelle.

La clientĂšle qui afflue dans les salons de couture et de coiffure est composĂ©e quasiment d'adolescents et de jeunes filles. Les parents prĂ©fĂ©rant se priver pour offrir des tenues de fĂȘtes Ă  leurs enfants. Conjoncture Ă©conomique oblige.

En plus des habits de fĂȘte pour les enfants, il faut surtout penser au repas de fĂȘte. Et lĂ  les choses se compliquent vu que le poisson et la viande sont inaccessibles aux maigres bourses. Ce, malgrĂ© les efforts consentis par le gouvernement guinĂ©en dans la sensibilisation des poissonniers et des bouchers.

Le carton de poisson de 50 kilogrammes vendu officiellement à 260 mille francs guinéens soit 26 euros se retrouvent à prÚs de 300 mille francs guinéens soit 30 euros sur les marchés.

A cause de la spéculation qui entoure les produits alimentaires en cette période de ramadan, durant laquelle la consommation des ménages connaßt une forte hausse.

Les bouchers eux aussi sont restés sourds à l'appel des autorités fixant le kilogramme de viande à 27 500 francs guinéens.

Autant de difficultĂ©s pour le fidĂšle musulman de GuinĂ©e qui doit affronter la fĂȘte de l'AĂŻd-el-fitr dans la vraie galĂšre.

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