28082012 Xinhua DAKAR, 28 août (Xinhua) -- Le président gambien Yaya Jammeh a défié les organisations des droits de l'homme, l'Union Africaine et l'Union européenne en exécutant dimanche neuf des détenus condamnés à mort en Gambie, estiment les analystes qui suivaient de près l'éviolution de cette affaire.
L'exécution des condamnés, annoncée au cours du week-end par des organisations des droits de l'homme, n'a été confirmée que lundi soir par les autorités gambiennes, dans un communiqué reçu par Xinhua.
"Neufs détenus ayant épuisés les moyens de recours devant les tribunaux ont été exécutés le dimanche 26 août", renseigne un communiqué signé par le ministère de l'Intérieur de la Gambie.
"Aucun acte de violence ni aucune activité criminelle ou toute autre infraction liée à la trahison ou au trafic de drogue, passibles de peine de mort, ne sera toléré", soulignent les autoriotés gambiennes.
"La Gambie, ajoutent-elles dans le document, est un Etat souverain qui a le droit de mettre en oeuvre ses lois tel que prévue par la Constitution", dit le communiqué.
C'est le lundi 20 août que Yaya Jammeh avait annoncé, dans son discours qui marque la fin du Ramadan en Gambie, que " tous les condamnés à mort de la Gambie seront exécutés d'ici septembre" .
Aussitôt les organisations de défense des droits de l'homme sont montées au créneau pour dénoncer cette décision du président gambien. Alioune Tine, le président de l ala RADDHO (ONG des droits de l'homme), avait invité l'Union africaine à prendre ses responsabilités.
"Aujourd'hui, le temps de l'action est arrivé et les Africains doivent intervenir pour empêcher ce massacre. Car cela donnera une affreuse image de l'Afrique", a-t-il indiqué.
Quant au président de la Ligue sénégalaise des droits de l' homme, Assane Dioma Ndiaye, il a décidé de saisir la Cour africaine des Droits de l'homme et des Peuples pour amener Yaya Jammeh à surseoir à son "projet funeste d'exécution" .
Président en exercice de l'Union africaine, le Béninois Boni Yayi a pour sa part dépêché à Banjul son ministre des Affaires étrangères Nassirou Arifari Bako pour convaincre le président Gambien à revenir sur sa décision.
A ces voix s'ajoute celle de l'Union européenne qui, à travers sa chef de diplomatie Catherine Ashton, a demandé à la Gambie "l' arrêt immédiat des exécutions" .
Au total, 47 personnes sont condamnées à mort en Gambie selon la presse locale.
La Gambie abrite le siège de la Commision africaine des Droits de l'homme et des Peuples, organisme spécialisé de l'Union africaine. Après les réactions d'indignation, il reste à savoir si le siège de la commission sera maintenu dans la capitale gambienne et l'Union européenne va prendre des sanctions comme elle l'avait laissée entendre.
|