08092012
Xinhua
FLEUVE TANA (Kenya), 7 septembre (Xinhua) -- Les tensions sont vives dans la région du fleuve Tana au Kenya, suite à une recrudescence des affrontements ethniques qui a fait au moins 14 morts vendredi.


Le commandant de la police régionale de Mombasa, Aggrey Adoli a déclaré que l'attaque était survenue 3h00 du matin heure locale ( 01h00 GMT), et avait causé la mort d'au moins neuf hommes, trois femmes et un enfant.

"Le bilan a été porté à 13 morts après que deux victimes ont succombé à leurs blessures à l'hôpital de Malindi. Elles avaient subi des blessures par balles à la poitrine et à la tête. Sept autres personnes ont été adminises à l'hôpital de Malindi et au dispensaire local de Ngao", a déclaré M. Adoli à Xinhua par téléphone.

Plusieurs maisons ont été incendiées au cours de cette attaque, tandis que 300 bovins et 400 chèvres ont été volées. Dix victimes ont été emmenées en urgence dans les hôpitaux locaux, dont trois qui ont subi des blessures de shrapnel à la poitrine et une dans un état critique à la suite de brûlures.

M. Adoli a assuré aux locaux avoir renforcé la sécurité. Il a également ordonné un désarmement dans cette zone qui reste sujette à des affrontements tribaux.

Les députés locaux Ghadho Godana et Danson Mungatana ont accusé le gouvernement de laxisme dans la gestion des affrontements et le désarmement des communautés en conflit.

"Nous avons joué notre rôle pour prôner la coexistence pacifique mais les agences de sécurité du gouvernement nous ont laissé tomber", a déclaré M. Mungatana.

Cette reprise des affrontements est survenue un mois après la mort de 52 personnes, pour l'essentiel des femmes et des enfants, lorsqu'une centaine de pillards pokomos a attaqué le village de Rekete, habité par la tribu orma.

Les agresseurs, armés de machettes, d'arcs, de flèches et de lances, ont tué les villageois et incendié leurs maisons dans une lutte pour les terres et l'eau.

Les affrontements ont éclaté lorsque des bêtes appartenant aux Ormas se sont égarées sur les terres de Pokomos et ont détruit des récoltes. En réponse, les Pokomos ont attaqué les éleveurs ormas, tuant certains de leurs animaux.

Les Pokomos accusent les Ormas de laisser leur bétail envahir leurs fermes et détruire leurs récoltes, tandis que les Ormas se plaignent que les fermes pokomo sont trop proches des rives du fleuve Tana, empêchant les éleveurs d'abreuver leur bétail dans le fleuve.