15092012 Xinhua PORT-LOUIS, 14 septembre (Xinhua) -- Plusieurs organisations de Maurice se sont jointes au Syndicat des pĂȘcheurs du pays pour dĂ©noncer un accord de pĂȘche avec l'Union europĂ©enne (UE) qui doit ĂȘtre signĂ© incessamment pour une durĂ©e de trois ans.
Les pĂȘcheurs et leurs sympathisants se plaignent que toutes les modalitĂ©s des engagements n'ont pas Ă©tĂ© rendues publiques.
"La mer n'appartient pas au gouvernement mais au peuple. Le gouvernement ne peut faire un accord avec l'Union europĂ©enne dans le dos des Mauriciens", soutient Ashok Subron, porte-parole de la coalition qui comprend le Syndicat des PĂȘcheurs, la FĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale des ouvriers (GWF), le groupe Rezistans ek Alternativ et des militants de l'environnement.
Cet accord prĂ©voit d'autoriser les 86 bateaux de pays europĂ©ens Ă pĂȘcher dans la zone Ă©conomique exclusive (ZEE) de Maurice pour une durĂ©e de trois ans. Ces navires devront rester Ă 15 milles nautiques des cĂŽtes mauriciennes.
Selon le ministĂšre mauricien de la PĂȘche, cet accord permettrait Ă 860 pĂȘcheurs mauriciens de trouver du travail et de sauvegarder quelque 7.000 emplois que compte l'industrie mauricienne des fruits de mer, Ă laquelle les bateaux fourniront du thon.
L'UE paiera aussi deux millions d'euros annuellement Ă Maurice et financera le dĂ©veloppement du secteur de la pĂȘche du pays.
Ces offres sont loin de satisfaire la coalition anti-accord. " Il n'est pas question d'accepter l'argent de l'Union europĂ©enne sans savoir quels sont les termes du contrat", dĂ©clare Ashok Subron, qui ajoute que "garder cet accord secret constitue un acte antidĂ©mocratique envers la communautĂ© des pĂȘcheurs et le peuple mauricien".
Pour sa part, le prĂ©sident du Syndicat des pĂȘcheurs, Judex Rampaul, soutient que ces bateaux de pĂȘche europĂ©ens sont de " grosses machineries avec des filets immenses qui vont passer le peigne fin dans notre zone Ă©conomique exclusive".
Il voit lĂ une contradiction puisque l'Ăźle Maurice n'autorise la pĂȘche Ă la senne que pendant une saison spĂ©cifique. Il affirme Ă©galement que plusieurs variĂ©tĂ©s de poissons, comme la bonite, la dorade, le thon jaune et le "baking", diminuent dans les eaux mauriciennes.
La coalition annonce qu'elle continuerait les manifestations en l'absence de réaction des autorités.
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