Sénégal : le "Joola", un crime sans châtiment
le 25/09/2012 11:48:07
Sénégal

Dix ans que le ferry a sombré au large de la Gambie, emportant avec lui près de 1 900 personnes. À Dakar, la justice a classé l'affaire en 2003. Depuis, les rescapés et les familles des victimes se battent contre l'oubli. Reportage.



C'est un terrain vague sans âme. Un parterre de pierres tombales sans noms, sans fleurs, sans photos et sans mots. Hormis une pancarte à l'entrée (« Cimetière du naufrage du Joola »), rien n'indique que cet arpent de terre qui borde la route menant à Rufisque, la banlieue la plus éloignée de Dakar, est le principal lieu de recueillement des familles des victimes du Joola. Sur les quelque 140 naufragés qui reposent sous ces pierres blanches, seuls six ont été identifiés.

Dix ans après le naufrage le plus meurtrier de l'histoire de la marine marchande, voilà ce qu'il en reste au Sénégal : quelques lieux de recueillement dispersés à Dakar et à Ziguinchor, peu entretenus, où règne l'anonymat. Il n'existe toujours pas de liste arrêtée des disparus, de vingt-deux nationalités différentes (beaucoup de Sénégalais, des Ouest-Africains, et une trentaine d'Européens). Même leur nombre est flou et varie selon les sources : 1 863 pour les autorités, plus de 1 900 pour les associations... Bien plus que le Titanic, dont le bilan tourne autour de 1 500 disparus.
25092012
Jeune afrique

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