L'étoile de l'Afrique du Sud a brusquement pâli: inertie gouvernementale, services défaillants et troubles sociaux forment un cocktail délétère qui ébranle son image de solidité et son statut de tête de pont économique sur un continent instable, selon les analystes.
Alors que l'Afrique n'a jamais autant intéressé les investisseurs, la jeune démocratie sud-africaine, elle, semble bien loin de l'euphorie de la fin de l'apartheid en 1994.
La grève sanglante de la mine de Marikana et ses 46 morts, dont 34 abattus par la police dans une fusillade, ont fait revenir le pays aux pires heures de son histoire. Un "accident malheureux" selon le président Zuma, mais le pays peine à s'en remettre. Des grèves continuent d'affecter le secteur minier, poumon économique du pays, et menacent l'approvisionnement en pétrole, avec le récent mouvement des routiers. Les provocateurs de tout poil comme Julius Malema, exclu de l'ANC, surfent sur le mécontentement des plus pauvres, des millions de Sud-Africains mal payés ou mal desservis en eau, électricité, livres scolaires.
"La situation n'est pas rose", constate Mohammed Nalla, analyste chez Nedbank Capital à Johannesburg. Les perspectives "se dégradent", dit-il parlant d'"un déclin institutionnel et un déclin structurel qui s'installe dans l'économie".Pour lui et nombre de confrères, le problème vient de l'irresponsabilité du pouvoir qui échappe à toute sanction même en cas d'échec. Faute de rival sérieux, l'ANC est accusé de se préoccuper davantage de s'enrichir et consolider sa mainmise. 01102012 IRIB
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