Deux ans après son entrée en application, le 1er octobre 2010, le nouveau code de la route reste toujours contesté et les routes marocaines demeurent parmi les plus meurtrières du monde.
En célébrant cet événement, les professionnels du transport dans les différentes villes du Maroc ont observé lundi une grève nationale pour protester contre les articles portant sur les infractions et contraventions jugées "injustes". Ils reprochent au ministère marocain du transport et de l' équipement de n'avoir pas respecté ses engagements relatifs à la définition de la responsabilité dans les accidents de la route et à la satisfaction des revendications sociales des représentants des professionnels du secteur.
Pour Abdelali El Khafi, président du conseil syndical conjoint du transport des voyageurs du Maroc, les professionnels comptent observer d'autres débrayages à l'occasion de l'Aïd Al Adha (fête du sacrifice célébrée le 25 octobre) au cas où le ministère de tutelle ne répondait pas favorablement à leurs revendications.
Les professionnels du transport ont également appelé le gouvernement à accélérer la réforme du code de la route sans passer par le parlement. Pour sa part, Mustafa El Kihel, Secrétaire général de la Fédération nationale des professionnels du transport routier, a critiqué l'attitude du ministère de tutelle, qui a envoyé une circulaire aux syndicats et associations du secteur pour leur notifier les réformes, au lieu de les convoquer à une réunion pour exposer les problèmes et trouver des solutions adéquates sans passer par le parlement.
Parmi ces réformes figurent l'activation des dispositions du code de la route relatives à la conduite professionnelle, la réhabilitation des infrastructures routières, le lancement à partir du 5 octobre d'une campagne de communication d'envergure en partenariat avec la société civile destinée aux usagers de la route pour une enveloppe de 10 millions de dirhams, en plus d'autres initiatives dans le domaine de la sensibilisation et de l'éducation routière.
Sur le moyen terme, il sera question du recours au calcul numérique de la vitesse et de la durée, de l'introduction du GPS dans le contrôle routier, de l'activation des mesures programmées dans le cadre du Plan national du contrôle routier, de l'adoption du système de calcul de la vitesse moyenne utilisé par les autoroutes du Maroc.
L' on se souvient de l' accident tragique survenu le 4 septembre dernier sur la route de Tizi N' tichka, reliant les villes de Zagora et Marrakech (sud du Maroc). Ce jour là 42 personnes ont été tuées, le bilan le plus lourd des accidents de circulation qui se sont produits au Maroc. Aussitôt et pour faire face au fléau des accidents de la route, il a été procédé à la mise en place, le 5 septembre, d'une une cellule de sécurité routière chargée d'identifier les actions et les mesures à entreprendre pour lutter contre les accidents et améliorer la sécurité routière.
Plusieurs mesures d'urgence ont été adoptées, dont la contre-visite des autocars, l'activation de l'alcootest surtout pour les chauffeurs professionnels, la mise en place d'un système de suivi, d'évaluation et de motivation des agents de contrôle, l'activation des opérations de contrôle par les substituts des procureurs du Roi, le renforcement de l'inspection des centres de contrôle technique et la création d'un numéro vert pour recevoir les réclamations des voyageurs concernant les comportements préjudiciables à la sécurité routière.
Selon le ministre marocain de l'Equipement et des transports, Aziz Rebbah, plus de 2.700 tués dans les accidents de la circulation durant les huit premiers mois 2012, soit une hausse de 4,4 % par rapport à la même période de l'année passée. Dans un exposé devant la commission des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement à la Chambre des représentants (1ère chambre du parlement marocain), M. Rebbah a souligné lundi que les accidents, au nombre de 44.902, ont pourtant enregistré une légère baisse de 0,38%, avec une augmentation des accidents mortels (2.316 mortels, +4,37 %). 03102012 Xinhua
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