La tension sociale, animée par les syndicats qui se rangent du côté de l'opposition, se solde par des mouvements de grève qui risquent de rendre la rentrée parlementaire plus chaude que prévue.
Au moment où les centrales syndicales les plus représentatives attendent la fixation d'une date pour la poursuite du dialogue social, le Maroc vit au rythme des grèves qui paralysent déjà des secteurs socioéconomiques vitaux.
Le prochain dialogue social interviendra donc au moment où le gouvernement marocain devra faire face à un large mouvement de grèves dans les secteurs de l'enseignement, de la santé, des collectivités locales, ainsi qu'aux manifestations des cadres et diplômés chômeurs.
La tension s'alimente aussi par la dernière hausse des prix des carburants poussant plusieurs corporations, notamment dans le secteur du transport à manifester leur mécontentement. La grève dans le transport routier de voyageurs se durcit et contamine d'autres secteurs.
Après le débrayage déclenché le lundi 1er octobre, pour durer trois jours, les grévistes menacent d'observer une grève ouverte après la fin du débrayage préventif qu'ils ont décidé de prolonger jusqu'à samedi.
Ils accusent le ministre marocain de l'Equipement et du Transport, Aziz Rebbah, d'adopter la politique de "la fuite en avant" et appellent à la mise en application des dispositions du Code de la route.
Les professionnels du transport mettent en garde le gouvernement contre "les vides juridiques" dans le Code de la route et appellent à la tenue d'une réunion urgente entre l'Exécutif et le comité national conjoint du secteur du transport pour l'examen des amendements proposés et l'élaboration d'un nouveau Code qui prend en considération les spécificités du Maroc.
D'autres syndicats, représentant les taxis, le transport de marchandises et portuaire, pourront rallier le mouvement social à partir du lundi 8 octobre. Des sit-in ainsi que des marches sont également prévus, notamment depuis Casablanca vers Rabat.
Après les chauffeurs d'autocars, c'est au tour des enseignants d'observer une grève vendredi. Les magistrats devraient prendre le relais le samedi 6 octobre avec un sit-in à Rabat devant la Cour de cassation, alors qu'une autre grève est annoncée dans le secteur des collectivités locales les 16 et 17 octobre. D'autres mouvements de débrayage devraient avoir lieu également la semaine prochaine, notamment dans les hôpitaux.
Ainsi, le personnel de la santé observe une grève nationale de 48 heures les 10 et 11 octobre prochains. Pour sa part, le Club des magistrats du Maroc, une association professionnelle comptant près de 2.600 magistrats, a appelé les juges du royaume à participer à un sit-in national samedi 6 octobre devant la Cour de cassation à Rabat. Cet appel intervient quelques jours après le débrayage des greffiers la semaine dernière.
Rappelons que le Conseil économique et social (CES) du Maroc a introduit dans son rapport annuel, premier du genre, un certain nombre de mesures d'amélioration des mécanismes de prévention de ces conflits et de modernisation du système des relations professionnelles.
Il s'agit notamment de quatre axes liés à l'application de la législation du travail et de la protection sociale, à la représentativité et les conventions collectives, à l'exercice du droit de grève et au dialogue social au niveau national. 07102012 Xinhua
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