Le Parti de la Justice et du Développement (PJD, parti islamiste modéré ) a confirmé sa suprématie en remportant trois des quatre sièges à pourvoir de la Chambres des Représentants (1ère chambre du parlement marocain) en jeu, lors des élections législatives partielles organisées jeudi dans les circonscriptions de Tanger-Asilah (328 km au nord de Rabat) et Guéliz-Annakhil à Marrakech (321 km au sud de Rabat).
Ces élections qui ont enregistré un taux de participation qui n'a pas dépassé les 20% à Tanger (au nord du Maroc) et les 16% à Marrakech (au sud). Parti islamiste modéré, le PJD, venu en tête des élections du 25 novembre 2011 avec 107 sièges, est parvenu, à la faveur de consultations menées avec ses alliés, à s'assurer une majorité numérique de 217 sièges sur les 395 que comprend la Chambre des représentants.
Pour convaincre les Marocains à voter en sa faveur, le PJD, promet de positionner le Maroc parmi les 90 premiers pays en matière d'indice de développement humain, de ramener le taux d'analphabétisme à 20 % à l'horizon 2015 et à 10 % à l'horizon 2020, de porter le SMIG à 3.000 dirhams et le montant minimal de la pension de retraite à 1.500 dirhams et d'améliorer la santé mère-enfant. Le PJD mise sur un déficit budgétaire de l'ordre de 3% du PIB, un taux de croissance de l'ordre de 7% et d'une réduction de moitié du taux de pauvreté, objectifs qu'il juge tout à fait raisonnables.
Il envisage également de procéder à un allègement des impôts pour les classes moyennes et modestes mais pas pour les riches qui seront imposés plus lourdement. Le PJD annonce aussi des propositions concrètes comme l'attribution annuelle de 100.000 bourses de formation, l'incitation à l'auto-emploi, l'attribution des marchés publics à des entreprises marocaines, la prise en charge par l'Etat des charges sociales des nouveaux recrutés durant les deux premières années après l'embauche...
Ainsi, le PJD et les trois partis qui participent à son cabinet disposent d'une majorité confortable leur permettant de mettre en oeuvre leurs programmes selon une approche commune, tout en faisant face à la sécheresse, à la crise économique aïgue en Europe qui a eu des retombées négatives sur le tourisme, l'industrie, le commerce et les services au Maroc.
Nommé le 3 janvier 2012, le gouvernement Benkirane a obtenu le vote de confiance le 26 du même mois. Dans ce gouvernement, le PJD a la responsabilité de 10 départements, en plus de la présidence: un ministère d'Etat, les Affaires étrangères, la Justice, l'Enseignement supérieur, la Communication, la Culture, l'Equipement et les Transports, les Affaires générales et de la Gouvernance, la Famille, la Femme et la Solidarité, et les Relations avec le parlement.
Ainsi, le PJD est en charge de départements clés, tels ceux des affaires étrangères et de la coopération, attribué à M. Saad- Eddine El Othmani, de la justice et des Libertés échu à M. Mustafa Ramid.
Le ministère de l'équipement et du transport est confié à M. Aziz Rabbah et c'est M. Lahcen Daoudi, qui devient ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres. Le parti est aussi aux commandes du secteur de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social, attribué à Mme Bassima Hakkaoui.
Après sa victoire écrasante lors du scrutin législatif du 25 novembre 2011et celle des élections partielles du 4 octobre 2012, le parti, dont le discours ne manque pas de populisme, met en garde les autres partis politiques contre "un raz- de-marée" en comptant remporter les prochaines élections communales prévues en 2013. 07102012 Xinhua
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