L’audience de la Cour pénale internationale (CPI) qui doit décider si la Libye peut juger à sa place Seif el-Islam Kaddadi a débuté mardi 9 octobre. Elle doit se poursuivre mercredi.
La CPI organisait, mardi 9 octobre, la première audience publique pour déterminer qui, de la Cour ou de la Libye, est abilitée à juger Seif el-Islam Kaddafi. À cette occasion, la Libye a de nouveau assuré que sa justice était capable d'organiser un procès « juste et équitable » dans des délais raisonnables. « L'enquête a déjà produit des résultats considérables, a déclaré Philip Sands, avocat de la Libye, lors de l’audience. Il y a une grande quantité de preuves qui constitueront un acte d'accusation identique à celui présenté par le procureur de la CPI ».
« Le gouvernement libyen s'engage à procéder à un procès juste et équitable pour les responsables de l'ancien régime », a de son côté affirmé le représentant de la Libye à la CPI, Ahmed Al-Jehani. Celui-ci a demandé à la communauté internationale « d’être patiente », expliquant aux juges de la CPI que les autorités de son pays « avaient besoin de temps » pour organiser un procès juste. « Une justice rapide ne permet pas un processus en bonne et due forme », a-t-il avancé. « Nous allons créer un système judiciaire juste et cela montrera notre engagement envers l'autorité de la loi », a-t-il soutenu au nom de son pays, où même la formation d'un gouvernement pose actuellement problème.
Procès reporté sine die
Philip Sands a également assuré que les autorités libyennes peuvent prouver que Seif el-Islam a ordonné de tirer à balles réelles sur des manifestants lors de la révolte populaire ayant mené à la chute du régime de Kaddafi en 2011. Selon l'avocat, le fils du défunt leader aurait également organisé le recrutement de mercenaires pakistanais dans le but de contrer les rebelles et aurait, lors d'une allocution à la télévision, appelé les forces de sécurité loyalistes à faire usage de la violence.
Les autorités libyennes disputent à la CPI le droit de le juger Seif el-Islam et avaient déposé, le 1er mai, une requête contestant la compétence de la cour à poursuivre le seul fils de l'ancien dirigeant à être détenu en Libye. En août, les autorités avaient annoncé que Seif el-Islam serait jugé à partir de septembre à Zenten (170 km au sud-ouest de Tripoli), où il est détenu depuis son arrestation, en novembre 2011. Mais le procès avait été reporté sine die, le 10 septembre, par le bureau du procureur général libyen.
(Avec AFP) 10102012 Jeuneafrique
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