Congo, République démocratique : "graves violations" des droits dans l'est, l'opposition contre le déploiement d'une force internationale (PAPIER GENERAL)
le 11/10/2012 19:22:22
Congo, République démocratique

Le Conseil de sécurité de l'ONU a rapporté mercredi de "sérieuses violations" des droits de l'Homme et le recrutement d'enfants soldats dans l'est de la République démocratique de Congo (RDC)

Gert Rosenthal, l'ambassadeur du Guatemala à l'ONU qui tient la présidence tournante du Conseil de sécurité pour le mois d'octobre, a partagé ces propos à la presse à New York à l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil sur la situation en RDC.

"La situation se détériore... le M23 (groupe rebelle) a étendu sa possession territoriale dans l'est de la RDC", a-t-il dit, ajoutant que la région était le théâtre de sérieuses violations des droits de l'homme, de recrutement d'enfants soldats, et d'exploitations sexuelles".

Le M23, qui est composé d'une faction dissidente de l'armée nationale de la RDC, a saisi sept villes dans la province de Nord-Kivu en début d'année et a intensifié les attaques contre les écoles, les hôpitaux, les maisons et d'autres cibles civiles.

Les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu (dans l'est de la RDC) sont en proie à la recrudescence de conflits entre les troupes gouvernementales et le M23. Le conflit a déplacé plus de 100 000 personnes, dont beaucoup ont fui dans les pays voisins, soit le Rwanda et l'Ouganda.

"Il y a diverses initiatives, notamment celle de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, et tous les membres du Conseil de sécurité ont convenu qu'une solution politique est nécessaire", a déclaré M. Rosenthal, en référence à une solution à la crise dans l'est de la RDC.

Début septembre, le sommet de la région des Grands Lacs s'est achevé à Kampala, capitale ougandaise, mais aucun progrès majeur n'a été signalé sur la fin des combats dans l'est de la RDC, qui ont forcé des dizaines de milliers de civils à s'enfuir vers des pays voisins.

En juillet dernier, les dirigeants régionaux, qui se sont réunis en marge du sommet de l'Union africaine, ont décidé de déployer une force neutre pour combattre les rebelles M23 qui sont chargés de les derniers combats dans l'est de la RDC.

Joseph Olenga Nkoy contre le déploiement d'une force internationale

Mercredi lors d'une conférence de presse, l'opposant Joseph Olenga Nkoy s'est cependant opposé à l'idée de déploiement d'une force internationale neutre le long de la frontière entre la RDC et la République du Rwanda.

"Cette force n'entrera pas dans ce pays, car la RDC n'est pas un pays poubelle où l'on va jeter n'importe quelle forces militaires", a indiqué M. Nkoy, ajoutant qu'il va mobiliser toute la population dans l'est du pays pour que "cette force ne soit pas déployée".

Il a averti que la présence de cette force risque de plonger à nouveau le pays dans des conflits armés avec les autres pays, car leurs militaires n'accepteront pas de quitter la RDC lorsqu'ils auront découvert l'existence de mines du sous-sol congolais.

D'après lui, la Mission de l'ONU pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) est déjà une force militaire dans laquelle plusieurs pays participent et qu'elle est en mesure de bien jouer le rôle de force internationale neutre si l'on modifie son mandat.

Plus de 70 pays francophones, de nombreux africains, sont attendus à Kinshasa, lors du 14e Sommet de la Francophonie qui se déruolera du 12 au 14 octobre, pour discuter principalement de la rébellion dans l'est de la RDC et de la situation dans le nord du Mali.

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