Une coalition d'associations syndicales et de groupements de pêcheurs a vu le jour à Maurice pour dénoncer et essayer de revoir un accord de pêche entre Port- Louis et l'Union européenne (UE).


La coalition regroupe Rezistans ek Alternativ, la Fédération générale des ouvriers (GWF), le Syndicat des pêcheurs, la Professional Seafarers Association et autres associations écologiques.

Selon le porte-parole de la coalition Ashok Subron, l'accord de pêche entre Maurice et l'UE se fera au détriment des Mauriciens. Cet accord d'une durée de six ans prévoit que les bateaux européens – 86 au total, dont 41 qui pêchent à la senne et 45 qui utilisent la technique de la palangre – peuvent pêcher jusqu'à 5. 500 tonnes de thon par an dans les eaux territoriales mauriciennes.

Maurice percevra en retour 660.000 euros chaque année. Cette somme est jugée dérisoire par la coalition syndicale, car les Européens vont acheter le thon à 185 USD la tonne alors qu'à Maurice ce poisson est vendu à 6.667 USD la tonne (6,67 USD le demi-kilo).

"C'est révoltant que les Mauriciens doivent payer leur poisson à un prix élevé alors que Maurice a une des plus grandes zones maritimes exclusives au monde", dénonce Ashok Subron.

"Ces poissons sont livrés à un prix dérisoire aux conserveries de thon mauriciennes et ces mêmes compagnies offrent un salaire de misère (150 USD à 167 USD) à leurs ouvriers", a-t-il affirmé. Les militants écologistes dénoncent également la surexploitation des ressources marines de l'île du sud-ouest de l' océan Indien. Ils craignent que les techniques de pêche utilisées par ces bateaux européens affectent davantage les ressources en thon de Maurice.

Selon des chiffres de Statistics Mauritius cités par eux, entre 2002 et 2010, la production en thon est passée de 7.021 à 2.822 tonnes.

Par ailleurs, la production totale de poissons pour les premiers six mois 2012 sont en chute de 28,8% par rapport à la même période l'année dernière, souligne la coalition.

La coalition demande également qu'un comité d'audit national soit mis sur pied pour faire un état des lieux des ressources marines de la république mauricienne.
13102012
Xinhua