Le gouvernement camerounais dans le cadre de la lutte contre la corruption va instaurer un Prix d'excellence en management pour les dirigeants des institutions publiques et parapubliques, a annoncé le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l'Etat (CONSUPE).
Le gouvernement camerounais dans le cadre de la lutte contre la corruption va instaurer un Prix d'excellence en management pour les dirigeants des institutions publiques et parapubliques, a annoncé le ministre délégué à la présidence de la République chargé du Contrôle supérieur de l'Etat (CONSUPE), Henri Eyebe Ayissi, à la clôture des Etats généraux sur la protection de la fortune publique, jeudi à Yaoundé.
« Au terme des états généraux sur la protection de la fortune publique au Cameroun, les pouvoirs publics ont pensé à l' instauration à court terme d'un Prix d'excellence en management visant à améliorer et à promouvoir les comportements exemplaires des agents des administrations publiques et parapubliques», a déclaré le ministre.
« Le gouvernement camerounais va également soumettre les personnels de l'Etat à une formation continue sur l'éthique du service public, en particulier les agents nouvellement recrutés. Ces différentes mesures visent le renforcement de la conscience collective et à mettre la fortune publique hors d'atteinte des velléités malveillantes », a-t-il ajouté.
Les Etats généraux sur la protection de la fortune publique tenus du 9 au 11 octobre à Yaoundé avaient pour objectif de susciter une réflexion approfondie sur les voies et moyens permettant d'améliorer la performance du système de contrôle de gestion, celle des actions de répression des atteintes à la fortune publique et la pose de balises fiables d'un dispositif efficace de récupération des fonds et biens publics spoliés, pour garantir l'amélioration des politiques publiques et ce faisant, l' accélération du développement national.
Les trois cent quarante quatre (344) participants issus pour certains de l'administration publique et du secteur parapublic, pour d'autres des professions libérales, des milieux médiatiques et universitaires ou de la société civile, etc., ont soulevé des préoccupations relatives à l'absence d'autonomie, au manque d' efficacité et à la faible crédibilité des organes d'audit interne des organismes publics.
D'autres préoccupations majeures concernent l'absence de professionnalisation des membres du Conseil de discipline budgétaire et financière, de spécialisation de la police judiciaire et des magistrats dans le domaine des enquêtes financières, économiques, budgétaires et comptables..La concertation a aussi évoqué l'inapplication de certaines mesures légales et réglementaires relatives à la récupération et au recouvrement des fonds et biens publics spoliés et l'absence de mécanismes de suivi et de coordination de l'application des sanctions de débets, de saisies ou de confiscations des biens.. D' où des propositions formulées, dans l'optique d'optimiser le rendement de ce système national de protection de la fortune publique: la désignation aux fonctions de contrôle des agents publics à la compétence avérée et aux qualités morales confirmées, le renforcement de l'autonomie des institutions et des acteurs du contrôle de la gestion des finances publiques, l'institution des commissions d'enquêtes parlementaires permanentes.
D'autres recommandations ont été faites, notamment l' incitation au respect des dispositions nationales sur la prévention des atteintes à la fortune publique, la révision des textes régissant le fonctionnement et les attributions des différents organes de contrôle, de manière à juguler d'éventuels conflits de compétence.
La création des comités d'audit au sein des conseils d' administration des organismes publics et parapublics, et l' accélération, au moyen de lois spécifiques, du processus d' internalisation des instruments internationaux en matière de contrôle de la gestion de la fortune publique, notamment la convention des Nations Unies sur la lutte contre la corruption et l'élaboration d'une loi sur l'enrichissement illicite y sont également mentionnées.
Lors du forum sur la protection non judiciaire de la fortune publique tenu du 14 au 15 mars à Yaoundé, le gouvernement camerounais avait promis d'intensifier les sanctions de façon systématique contre les personnes coupables de détournement des fonds et biens publics, sans considération des statuts personnels et professionnels ou des origines géographiques des uns et des autres.
Dans le cadre de la lutte anti-corruption au Cameroun, est menée par ailleurs une vaste campagne judiciaire dénommée « Opération Epervier » lancée en 2004. Plusieurs personnalités dont des dirigeants d'entreprises publiques et parapubliques et des membres du gouvernement ont déjà été mis aux arrêts.
En détention préventive depuis 2008, l'ancien ministre de l'Economie et des Finances Polycarpe Abah Abah et l'ancien ministre de la Santé publique Urbain Olanguena Awono sont poursuivis pour détournement de fonds. L'ex-ministre des Mines Alphonse Siyam Siwé a écopé de 30 ans de prison pour détournement de fonds au Port autonome de Douala en décembre 2007. Les ex- secrétaires-généraux de la présidence de la République Titus Edzoa (en prison depuis 1997) et Jean-Marie Atangana Mebara (sous mandat de dépôt depuis août 2008) viennent d'être condamnés chacun à 15 ans de prison ferme dans des dossiers différents. Tandis que l'ancien Premier ministre Ephraim Inoni est attente de jugement. 13102012 Xinhua
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