L'armée nigériane a annoncé mardi avoir tué 24 membres du groupe islamiste Boko Haram à Maiduguri, son fief du nord-est du Nigeria, après que les extrémistes eurent fait exploser des bombes et tiré au lance-roquettes.
"Toutes les attaques ont été repoussées. 24 terroristes de Boko Haram ont été tués", ont dit les forces spéciales présentes dans la ville dans un communiqué. Elles ont assuré qu'aucun civil n'avait été tué mais qu'un soldat a été blessé. Ces informations n'ont pas été confirmées de source indépendante dans un premier temps.
L'armée a été accusée de violences par le passé, dont des exactions contre des civils.
Maiduguri, berceau du groupe islamiste Boko Haram, était ville morte mardi, à la suite d'une série d'explosions et de coups de feu qui ont secoué un quartier de la ville pendant la nuit, selon des habitants.
"C'est terrifiant", s'est désolé un habitant du quartier de Gwange. "Nous sommes restés éveillés toute la nuit à cause des coups de feu et des explosions. Tout le monde est enfermé parce qu'il n'est pas prudent de sortir".
Plus d'une dizaine d'explosions ont été entendues lundi soir dans ce quartier où, selon des témoignages, un pylône de télécommunication et une école primaire ont été incendiés.
Des militaires ont ensuite été déployés dans les rues de la ville et ont échangé des coups de feu avec des membres présumés de Boko Haram toute la nuit et mardi, selon les habitants.
Selon les forces spéciales de l'armée nigériane, des membres de Boko Haram ont lancé les hostilités à l'aide de fusils, de bombes artisanales et de lances-roquettes.
"Les terroristes ont lancé leurs attaques depuis des résidences de civils à des heures différentes," a annoncé Sagir Musa, porte parole des forces spéciales de l'armée nigériane, dans le communiqué
Les soldats ont retrouvé une variété d'armes et le quartier est revenu au calme, précise le texte.
Selon M. Musa, une autre bombe a explosé à proximité de ce quartier mardi matin mais n'a fait aucune victime.
Maiduguri est considérée comme le fief de Boko Haram, dont les attentats et assassinats ont coûté la vie à plus de 1. 400 personnes depuis 2010 selon Human Rights Watch.
Les islamistes sont particulièrement concentrés dans le quartier de Gwange et ses environs, selon la police.
Un autre habitant a raconté que ses voisins et lui s'étaient "enfermés depuis hier (lundi) soir".
Des islamistes présumés "ont été pourchassés par des soldats à travers le quartier et des explosions et des coups de feu ont retenti toute la nuit", a-t-il ajouté, demandant lui aussi à rester anonyme.
Des habitants avaient affirmé la semaine dernière que jusqu'à 30 personnes avaient été tuées par des soldats après un attentat à la bombe eut tué trois militaires dans le même quartier de Gwange. L'armée a démenti ces accusations.
Les forces de sécurité nigérianes ont souvent répondu de façon violente aux attaques de Boko Haram et l'armée nigériane pourrait être coupable de crimes contre l'humanité, selon un récent rapport du groupe de défense des droits de l'homme Human Rights Watch, qui estime que le conflit entre Boko Haram et l'armée nigériane a fait au total 2. 800 morts depuis l'insurrection lancée par le groupe en 2009. 17102012 Jeuneafrique
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