Mali : Paris entre le marteau et l'enclume
le 17/10/2012 12:10:00
Mali

Image redimensionnéela fermeté affichée par Paris, qui répète sa détermination à lutter contre le terrorisme au Mali et son soutien à une intervention militaire, répond l'angoisse des familles des six otages détenus au Sahel et des questions sur les marges de manoeuvre de la France.



Après chaque nouvel événement dramatique - diffusion d'une vidéo, menaces proférées par les jihadistes sur la vie des otages - François Hollande reçoit les familles des Français détenus par Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) au Sahel.

Mais Paris ne dévie pas de la ligne extrêmement ferme affichée depuis plusieurs mois. Et se refuse, officiellement du moins, à faire entrer la question des otages dans l'équation complexe d'une intervention militaire africaine au nord du Mali, occupé depuis six mois par des groupes liés à Aqmi qui sèment la terreur.M. Hollande a encore réitéré ce week-end à Kinshasa "la détermination" de la France et son soutien à une intervention africaine au nord Mali.

Celle-ci pourrait avoir lieu "dans quelques semaines", a assuré mardi son ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian.Quelques jours avant, M. Hollande avait insisté sur les "deux devoirs" de la France: "Libérer nos otages et libérer le Mali des terroristes".

"Il semble qu'il y a un changement de braquet. A l'époque Sarkozy, l'accent était mis sur les otages, et là on parle davantage intervention" militaire, note Pierre Boilley, historien et chercheur spécialisé sur le Sahel et le Sahara.Ce discours de fermeté a d'ailleurs entraîné des réponses d'Aqmi ou de ses affidés, qui depuis un mois "se sont rappelés au bon souvenir de l'Etat français", souligne M. Boilley.

Les otages "sont dans une bonne situation", a ainsi déclaré lundi soir à France 2 un homme présenté par la chaîne comme un porte-parole d'Aqmi qui a accusé les autorités françaises de "manquer de sérieux" dans les négociations en ne répondant pas à des "demandes pourtant légitimes et raisonnables".

Les familles ont, elles, "du mal à comprendre ce qui se trame. Quel est l'objectif d'une mission militaire au nord du Mali ? A-t-on l'intention d'éliminer les chefs d'Al-Qaïda ? Et dans ce cas, le gouvernement a-t-il prévu une mission simultanée pour sauver les otages ?" interroge Pascal Lupart, président du comité de soutien des otages Philippe Verdon et Serge Lazarevic.

"Pour nous? s'il y a conflit c'est l'angoisse absolue", a déclaré mardi Jean-Pierre Verdon, le père de Philippe Verdon, reçu la veille par François Hollande.

"Le discours de François Hollande était rassurant mais il ne nous a pas apporté d'éléments concrets nouveaux", a expliqué pour sa part Diane Lazarevic, la fille de Serge Lazarevic.
17102012
IRIB

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